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 Si ça peut servir =)

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Soan Knight

Soan Knight
Messages : 70
Date d'inscription : 18/11/2014

Carnet de bord
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MessageSujet: Si ça peut servir =)   Si ça peut servir =) G1oWKJeu 13 Aoû - 18:09



Ellana
Caldin


« Hier c’est l’histoire, demain c’est le mystère et aujourd’hui est un cadeau, c’est pourquoi on le nomme présent.
Marie Lloyd
»



© K-Kwette
Si ça peut servir =) Mskdpx
Feat .Unknown


THIS IS ME - Identité


« Age »
J'ai 14 ans
« Sexe »
Je suis une femme, enfin, une ado...
« Date et Llieu de naissance »
Je n'en sais rien. Mes parents m'ont abandonnée un soir de mai 1997 sous le porche de la mairie. J'avais encore le bracelet de l'hôpital qui indiquait mon nom.Les services sociaux ont décidé du 10 mai.
« Profession »
Je suis un agent
« T-shirt »
J'ai le T-shirt bleu marine.
« Loisirs »
J'adore lire, j'aime bien discuter avec mes amies, faire de la course à pied et de la musique.
« Don / Talent »
Je suis très douée en maths.


ONCE UPON A TIME - Histoire
. 20 Lignes minimum
«
«

Chapitre un
Enfance


J'errais dans une grande ville inconnue, la joue cuisante de la gifle que j'avais reçue, le bras saignant des marques d'ongle de ma mère adoptive. Il se mit à pleuvoir, un épais crachin, comme pour masquer les larmes coulant sur mes joues. Je frissonnai, et serrai ma jaquette contre moi, tentant vainement de trouver du réconfort dans le petit bout de tissu. J'aperçus un commerce ouvert malgré le dimanche, et je m'y engouffrai. Une femme d'un certain âge affublée d'un tablier rouge portant la marque du magasin, et d'une casquette non moins écarlate me toisa du haut de mon mètre cinq.
- Qu'est-ce que tu fout là, ma petite ?
"J'ai sept ans, je suis grande maintenant !" Ai-je faillit lui répondre. Mais je m'en abstint, car je ne voulais pas me retrouver à nouveau sous la pluie.
- Je... Je dois acheter du pain pour ma m... ma... maman. C'était un mot difficile à prononcer, même dans un mensonge, pour une fillette qui n'avait jamais connu ses véritables parents.
- Et bien... Tu as de drôles de parents, pour envoyer leur fille acheter du pain, un dimanche soir, sous la pluie. Rétorqua la vendeuse, Maria d'après son badge.
Je me mis à pleurer tant je réalisais que ce qu'elle disait était absurde face à la réalité. Comment réagirait-elle si je lui disais qu'en fait, je m'étais fait battre...
- Et... ne pleure pas... Je ne voulais pas te faire de mal... Viens là... Tout va bien...
Et elle me serra contre sa grosse poitrine, faisant redoubler mes pleurs alors que je pensais à tous les câlins que je n'avais jamais reçu. Maria me demanda mon nom.
- Ellana... répondis-je d'une voix entrecoupée de sanglots.
- Et bien, Ellana, ça te dirait de te changer dans mon arrière-boutique et de boire un bon chocolat chaud pour te réchauffer ?
J'acquiesçai et suivi sa tignasse poivre et sel dans une remise lumineuse, bien qu'un peu en bordel. Des piles de cartons vides s'entassaient à côté des cartons neuf encore emballés dans leur papier de Cellophane, des araignées tissaient leurs toiles entre les rayons poussiéreux qui penchaient dangereusement et la petite ampoule suspendue au plafond qui éclairait le tout devait être arachnophobe car elle clignotait. Maria dénicha un tabouret dans un recoin, et après l'avoir quelque peu dépoussiéré, m'invita à m'asseoir dessus. Puis elle disparu par une petite porte que je n'avais pas remarquée et qui donnait, comme j'allais l'apprendre plus tard, sur son petit appartement. Elle revint quelques minutes plus tard avec un pull en laine, une couverture et une tasse fumante. Elle posa la tasse sur un rayonnage et me fit lever les bras.
- Qu'est ce que c'est que ça ???
Maria, effarée, regardait les cicatrices qu'avait laissée la ceinture de mon "père" sur mon dos. Je me remis à pleurer, et elle me prit délicatement les mains, découvrant les marques à vif des ongles sur mon bras droit. Je retirai précipitamment mes mains, mais elle avait tout vu. Elle me serra dans ses bras jusqu'à ce que, épuisée, je cesse de pleurer. Elle continua à me serrer, et je m'endormis, rassurée par cette présence chaleureuse, presque aimante contre moi.
Elle me souleva délicatement et m'allongea sur la couverture. Elle me recouvrit tendrement du pull en laine et retourna dans sa boutique, éteignant l'ampoule clignotante au passage. Maria alla tourner le petit panneau qui indiquait que son magasin était ouvert, puis elle composa un court numéro au téléphone. Un policier avec une grosse moustache bien fournie et un ventre non moins rebondit répondit. Elle lui expliqua la situation. Après quelques minutes de hochements de tête et de questions, Bruno, car c'était le nom de l'homme de loi, raccrocha.
Un quart d'heure plus tard, une voiture de police tournait au coin de la rue.
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Chapitre deux
Renaissance


-Haaaaaaaaaaa !
Je me dressai en sursaut sur mon lit et essayai de calmer les battements de mon cœur affolé. De la sueur imprégnait mon drap et ma couette était tombée à terre. J'avais fait un cauchemar, un de plus. Maria entra dans ma chambre, alluma la lumière, comme pour chasser les fantômes. Mais elle savait que ce n'était pas les fantômes qui m'avaient fait peur, mais mes souvenirs. Et cela, même la lumière la plus intense ou la plus chaleureuse ne pouvait les faire fuir. Ils feraient partie de moi à jamais, bien que Maria s'efforçait depuis des mois de les remplacer par des autres.
- De quoi as-tu rêvé cette fois ? Que tu étais enfermée dans un placard, à la cave ou dans le coffre de leur voiture ? Que tu te faisais fouetter par sa ceinture ou lancer ses escarpins dessus ? Que tu...
Sa tentative médiocre de faire de l'humour avait pris l'eau devant mon air triste, presque mélancolique. Elle me serra dans ses bras et je tentai de calquer mon rythme cardiaque sur le sien. C'était une mauvaise idée. Penser à son cœur était une mauvaise idée. Il me rappelait sans cesse ses quelques mots de la veille. "Tu sais, il faut que je te le dise, si les autorités ont hésité à te confier à moi, c'est parce que j'ai un cancer. Je vais mourir Ellana." Il y avait tant de détresse dans ces quatre mots que j'avais sentit mon cœur se déchirer. Les heures qui avaient suivis s'étaient remplies d'explications ponctuées de sanglots et d'embrassades mouillées. J'avais appris qu'elle avait un cancer malin du cœur depuis déjà plusieurs années et qu'il ne lui en restait plus qu'une, peut-être une et demie. Durant cette longue discussion, elle m'avait appris plusieurs autres choses. Elle m'avait affirmé que les séances chez ma psy se finiraient si je le souhaitais, moi qui détestais ces longues heures où je devais parler de moi pendant que la femme ponctuait mes discussions de "mmmh" exaspérants. Elle m'annonça aussi que, comme elle n'avait pas d'héritiers, elle me léguerait toute sa fortune. Elle était riche, contrairement aux apparence, et cela constituait une belle somme, mais, à sept ans presque huit, je me fichais de l'argent. Finalement, elle me dit qu'à la place de la psy, j'irai faire des cours de judo. Elle m'y avait inscrit pour cinq ans, de sorte que quand elle sera morte, je pourrai continuer à y aller.
Ces souvenirs avaient calmé mon angoisse et je respirais à nouveau normalement. Maria se leva doucement, et regardant sa montre, constata qu'il était trop tôt pour que je me lève mais trop tard pour que je me rendorme.
- Tien, lis ça en attendant qu'il soit l'heure de te lever. Dit-elle en attrapant un livre sur l'étagère. Puis elle sortit, refermant la porte sans un bruit.
Je me laissai tomber contre mon oreiller et ouvris le livre. C'était mon favori, les pages écornées pouvaient en témoigner. Je songeai à Maria, qui avait encore visé juste. Moi qui pensai qu'elle avait pris un livre au hasard sur mon étagère, je me trompai. Ce ne pouvait être une coïncidence.
Un peu plus d'une heure après, ayant lu la moitié de mon livre, je saisi un marque page sur ma table de nuit et le plaçai entre les deux pages que j'étais en train de lire. Puis je refermai celui-ci d'un claquement sec. Je le posai sur ma couette, puis me levai. Mon radio réveil indiquait 6 h 58, il était temps que je me prépare. Je saisi mon uniforme sur le dossier de ma chaise de bureau, des sous-vêtements propres dans mon armoire et mon linge qui traînait, roulé en boule dans un coin. Une fois à la salle de bain, je me déshabillai en vitesse, lançant mes habits par terre, et je me glissai dans la baignoire. Je fis couler l'eau de la douche, d'abords doucement pour qu'elle chauffe, puis j'en augmentai le débit. Je me glissai avec délice sous le jet d'eau brûlante pendant quelques minutes, me savonnant d'une main, tenant le pommeau de l'autre. Puis, presque avec regret, je tournai le robinet et sortis de la douche. Grelottante, j'attrapai ma serviette et m'enroulai dedans. Une fois sèche, je passai mon uniforme et ôtai le chouchou qui retenait mes cheveux prisonniers pour ne pas qu'ils se mouillent. Je sortis de la salle de bain, éteignant la lumière au passage, les bras chargés de ce que je portai sur moi en y entrant. Je jetai le tout dans un coin de ma chambre, attrapai mon cartable et descendis les marches quarte à quatre, comme j'avais l'habitude de le faire.
Je pris un rapide petit déjeuner, un goûter pour la récréation, puis je sortis de la maison, passant par la boutique pour embrasser Maria.
Ma journée de cours passa rapidement et j'allai à ma dernière séance chez la psy. Elle était en retard, comme d'habitude, et j'eus tout le temps nécessaire pour faire mes devoirs, quelques exercices de maths qui ne me prirent que quelques instants ainsi qu'un vocabulaire d'espagnol. Maria était espagnole, et elle tenait à ce que j'apprenne sa langue maternelle. Je n'avais pas de réelle difficulté pour cette dernière, car Maria la parlait souvent à la maison mais les accents m'embêtaient.
Plongée dans mes leçons, je n'entendis pas le patient sortir du cabinet de ma psy et je sursautai lorsqu'elle prononça mon nom. Fébrile, je rassemblai mes affaires et les jetai dans mon sac. Puis je suivi la femme plus fine qu'un clou, au nez tordu comme si un patient mécontent le lui avait cassé, et aux petites lunettes rondes qui achevaient de lui donner un air totalement ridicule.

Chapitre trois
Souvenirs


Comme exercice du jour, je devais raconter ce qu'il s'était passé après ma rencontre avec Maria.
Je basculai son la petite chaise en plastic inconfortable et me plongeai dans mes souvenirs.
Une fois Bruno arrivé au magasin, Maria alla me réveiller. À moitié endormie, je passai dans la boutique, les pieds traînant. Dès que j'aperçus Bruno, je me réfugiai dans les jambes de Maria, effrayée par ce gros bonhomme moustachu. Il tenta de s'accroupir pour se mettre à me hauteur, mais son ventre proéminent l'entraîna en avant et il bascula. Grommelant, il se releva avec peine et épousseta son uniforme. Maria me poussa vers lui, et tremblante, je m'approchai. Il me saisi la main et je frémis. Feignant ne pas avoir sentit mon hésitation, Bruno me demanda d'ôter mon pull. Je jetai un regard à ma nouvelle protectrice, et elle me rassura d'un sourire chaleureux. Je me déshabillai donc devant cet inconnu, et il lâcha un cri en voyant mes blessures. Constatant que Maria n'avait pas mentit, il appela les services sociaux. Un homme aussi grand que mince arriva une demi-heure plus tard. Il portait un dossier cartonné sous le bras. Un dossier, qui, je le devinais, portait mon nom et retraçait toute mon existence. Il discuta avec les adultes, et Maria, consciente que cela m'inquiétait et m'ennuyait, s'excusa quelques instants auprès de ces messieurs.
- Tu as vu la porte de mon arrière-boutique ? Me demanda-t-elle
J'acquiesçai.
Elle n’est pas verrouillée et elle donne sur mon appartement. Ouvre la. Monte les escaliers, et la première porte sur ta droite est ma chambre à coucher. Allonge-toi dans le grand lit et tente de dormir encore un peu d'accord ?
Je hochai une nouvelle fois la tête, incapable de proférer le moindre mot. Je suivis ses instructions et me retrouvai couchée sur l’immense lit à baldaquins. Il était si confortable, et ma fatigue si grande que je mis moins d’une minute à m’assoupir.
À mon réveil, le lendemain matin, Maria, qui avait dormi sur le canapé, m’annonça que la décision était prise. Je devais choisir. Vivre chez elle ou aller en orphelinat. Mon choix fut facile à faire. J’avais déjà fait plusieurs séjours en orphelinats, et j’en gardais de mauvais souvenirs.
- Je veux vivre avec toi ! Affirmai-je d’une forte.
- Tu en es sûre ?
- Sûre en certaine.
Elle me pris dans ses bras. Sur mon épaule, je sentis ses larmes de joie mouiller mon pull.

Voilà, vous savez ce qu’il s’est passé après l’arrivée de la police.
- Mmmh !
- Au revoir, et sachez que je ne reviendrai plus.
- Mmmh...
Exaspérée par ces réponses, je sortis en trombe du cabinet, claquant la porte au passage. Oh, oui, j’étais contente que ce fût la dernière fois. Et je me réjouissais des cours de judo qui allaient remplacer ces séances.

Chapitre quatre
Cauchemar


Une année plus tard, la veille de mes neufs ans, lorsque je rentrai à la maison, je vis une ambulance devant la boutique. J’essayai de me convaincre qu’un client avait fait un malaise, mais au fond de moi, je savais qu’elle était là pour Maria. Je voulus entrer, mais un brancard sortit par la porte du magasin. Et dessus était couchée la personne que j’aimais le plus au monde. La vue brouillée par les larmes, je couru vers le brancard, mais lorsque j’arrivai à la hauteur de l’ambulance, un infirmier en claquait les portes.
- C’est toi la petite fille qu’elle garde ?
- Oui... répondis-je d’une voix tremblante, tentant de ravaler mes sanglots.
Il fit signe à l’ambulance de partir, et m’indiqua un banc. J’allai m’asseoir dessus, marchant comme un automate. Il vint près de moi, et, ne sachant quoi dire, se contenta de me donner un mouchoir qu’il sortit de sa poche. Après quelques minutes de pleurs, je posai la question qui me brûlait les lèvres :
- Est-ce qu’elle est... Est-elle... Incapable de prononcer ce mot, je fondis en sanglots de plus belle.
- Non, pas encore.
Les deux derniers mots me firent l’effet d’une bombe à retardement. J’étais soulagée, certes, mais pas pour longtemps. L’infirmier passa un coup de téléphone, et quelques minutes plus tard, l’homme des services sociaux arriva. Cette fois, il allait pouvoir m’emmener à l’orphelinat. Il me prit par la main, me fit entrer dans ma chambre, et sortit un sac poubelle de sa poche. Il n’eut pas besoin d’en dire plus. Je savais ce que j’avais à faire.
Je rassemblai quelques affaires, et les lançai dans le sac. Je pris mon doudou, un petit lion tout abîmé, une photo de Maria et moi, quelques habits que j’aimais bien, quelques livres, et un cadenas pour fermer mon casier là-bas. Je laissai mon ordinateur portable, mes jeux vidéo, mes affaires d’écoles et la plupart des choses qui formaient mes quotidiens. J’ouvris ma tirelire et glissai les quelques billets qu’elle contenait dans ma poche, puis je jetai un dernier regard à la pièce.
Après une demi-heure de trajet dans une petite camionnette, je découvris l’endroit qui allai probablement m'héberger jusqu’à ma majorité.
Je poussai un soupir, comme pour m’encourager à y entrer et poussai la porte, le représentant des services sociaux derrière moi. Ravalant un sanglot, je découvris les lieux. Il était encore plus lugubre que tous les autres où j’avais séjourné. Des toiles d’araignées replissaient les coins, de drôles de taches se dessinaient sous la poussière, l’humidité avait rongé le papier peint, des mites avaient rongé les rideaux. Une surveillante, toute habillée de noir me fit signe de la suivre. L’homme qui m’accompagnait partit. Pas un mot n’avait été prononcé. Ça promettait.
La femme me fit entrer dans une chambre étriquée après un rapide tour des lieux. La bibliothèque ne contenait qu’une dizaine de livre, la machine à laver de la buanderie était réservée jusqu’à dans deux mois, la cour n’était qu’un carré d’herbe non tondue, parsemée de taches de terre, la piscine une sorte d’étang où flottait un hérisson mort.
Ma chambre comportait deux lits. Celui près de la fenêtre étant occupé, je posai mon sac sur l’autre. La surveillante me fit un curieux signe de la tête que je ne parvins pas à déchiffrer puis elle sortit de la chambre après m’avoir fournit un emploi du temps et une carte des lieux. Elle n’avait toujours pas prononcé un mot, mais moi non plus. J’ouvris mon casier et balançai le contenu de mon sac poubelle dedans pas d’humeur à ranger. Je m’affalai sur le lit et laissai sortir ma douleur. Certes, durant le trajet, le mec des services sociaux m'avait promis que je pourrai aller voir Maria à l'hôpital. Certes, l'infirmier m'avait affirmé qu'elle n'allait pas mourir tout de suite. Mais, en attendant, j'étais quand même coincée dans cet orphelinat jusqu'à... Ma majorité, c'est à dire dans neuf ans. Et neuf ans, c'est long. Très long. Dans un endroit accueillant, chaleureux, entouré de personnes qui t'aime, elles coulent peut-être toutes seules, ces longues années. Mais dans un orphelinat lugubre, où la seule occupation des pensionnaires est de taper sur les faibles, cette perspective n'est pas très réjouissante.
- Hey !
Sans que je la remarque, ma compagne de chambrée était entrée. Elle était grande, devait avoir dans les treize ans. Ses cheveux noirs coupés courts encadraient un visage en amande où ressortaient ses deux yeux noirs eux aussi qui reflétaient une réelle joie de vie à peine masquée derrière une pointe d'amertume.
- Salut...
- Moi c'est Célia. Et toi, c'est comment ?
- Ellana. Répondis-je timidement.
- Ravie de te rencontrer. Comme on est dans la même chambre, on va passer pas mal de temps ensemble. Alors je te propose de t'expliquer les règles. OK ?
- Volontiers. Acquiesçai-je
- Alors voilà ! Si tu veux pleurer, fais-le dans ta chambre, de préférence. Sinon on te prendra pour une faible et on te tapera dessus.
- Mais je sais me défendre. Je suis ceinture verte de Judo. Et je vais continuer les cours.
- Qui t'y a inscrite, et qui te les payent ? Me demanda Célia, soudain intéressée.
- Maria.
- Qui est-ce ?
- La femme qui m'a adoptée pendant un an. Elle va mourir, c'est pour ça que je ne peux pas rester chez elle. Mais je suis son héritière et elle a mis dans son testament que je devais continuer les cours !
Sentant une ombre de tristesse dans ma voix, Célia n'insista pas.
- Est-ce que tu es déjà allée dans un autre orphelinat ?
- Oui, j'ai fais deux-trois séjours dans d'autres, et si c'est ça ta question, oui, je connais les règles, mais je croyais que tu parlais de règles entre nous.
- D'accord. Entre nous, je sais pas. Ma précédente compagne de chambrée a... Changé d'orphelinat.
J'apprendrai plus tard, qu'en fait, elle était partie à Cherub. Et que Célia étais en mission de recrutement.
- Et toi, tu pars quand ? Ai-je demandé car j'avais remarqué la valise pleine dans un coin.
- Je sais pas...
Deux jours plus tard, Célia partait. Mais elle fut remplacée par une autre agent de Cherub car mon cas était intéressant, ce que je ne savais pas. Je commençai à déprimer, m’enfonçant chaque jour un peu plus dans un cocon froid et dur.

Chapitre cinq
Une nouvelle vie

Un peu plus d'un mois plus tard, un beau matin, je me réveillai dans une autre chambre que celle de l'orphelinat. Un peu inquiète car aucun changement n'était prévu pour moi, je me dressai sur mon lit et regardai la pièce autour de moi. Il n'y avait qu'un seul lit, celui sur lequel j'étais assise. Elle était super bien équipée, télé, micro-onde, frigo et chaîne hi-fi. Ébahie, je me demandai quel orphelinat avait les moyens pour tout cela. Les murs étaient dénudés, excepté la petite fenêtre, mais j'y voyais les trous qu'avaient laissés les punaises de mes prédécesseurs. Je remarquai aussi un bureau, et, sur la chaise, un pantalon militaire, un T-shirt orange et des sous-vêtements. Sous la chaise était posée une paire de rangers. Je me levai et passai rapidement le tout, craignant que quelqu'un m'aperçoive nue à travers la fenêtre. En regardant le T-shirt, je remarquai qu'il était frappé d'un étrange logo, une sorte d'ange-bébé armé assis sur une terre et marqué CHERUB. De plus, il ne portait aucune étiquette portant une quelconque marque de magasin dans lequel il aurait été acheté.
Pressée de savoir où j'étais et ce que je faisais là, je ne pris pas le temps de regarder par la fenêtre. Je sortis dans le couloir et me retrouvai face à face avec un couple en train de s'embrasser à pleine langue. Ils étaient plus âgés que moi. Nous étions habillés pareil, excepté le tee shirt. Les leurs étaient bleu marine, et gris. Je croisais d'autres personnes, toutes vêtues de hauts d'autres couleurs. Contrairement à ce que j'espérais, personne ne m'adressa la parole. Ils se contentaient d'indiquer une porte d'ascenseur et faisaient le signe de descendre.
Je compris le message et n’essayai plus d’engager a conversation. J’allai vers l’ascenseur en question et descendis. J’étais au premier, j’allai donc au rez de chaussée. Mais, là encore, on me fit signe de descendre.
Une fois au sous sol, je me trouvai nez à nez avec une femme d’âge mur, qui m’indiqua une porte. Je la franchis, et me retrouvai dans un bureau équipé d'une cheminée et d’un tas de gadgets électroniques. Une femme que je devinais être la directrice m’invita à m’asseoir sur un des fauteuils près du feu qui crépitait dans la cheminée.
- Alors, bien dormi ?
- Comme un loir. C’est la première nuit depuis deux ans que je n’ai pas fait de cauchemar.
- Tu étais sous sédatifs, c’est normal.
- Mais… Pourquoi ?
- C’est une longue histoire, installe toi confortablement. Alors voilà…
Elle me raconta l’histoire de Cherub, ce qu’était Cherub, et me demanda si je souhaitais en faire partie.
- Heu, je…
- Tu n’es pas obligée de décider tout de suite. Tu vas retourner à l’orphelinat, et, dans une semaine, tu nous donneras ta réponse. Tu as de la chance… Avec deux ans de plus, tu aurais dû passer des tests.
Une semaine après, j’étais de retour dans ce bureau et cette femme me donnait un t-shirt rouge.
J’appris à vivre à Cherub, avec leur programme scolaire strict, leur grande convivialité. J’appris que le jour de mon arrivée, personne ne m’avait parlé car je portais un haut orange et qu’il est interdit de parler aux oranges. Je retrouvai Célia, sortis de ma dépression et me fis des amis.
Deux ans après, je passai le programme d'entraînement.

Chapitre six
L’enfer


Tandis que nous attendions, un seul pied posé à terre et les mains tenant nos sacs sur nos têtes, qu'un retardataire finisse sa grasse matinée, je repassais en boucle les derniers jours. Le début du programme d'entraînement s'est plutôt bien passé. Nous étions encore frais car c'était le début, motivés, en forme. Nous n'avions récoltés que peu de punitions jusqu'à avant-hier. Alfredo s'est cassé la jambe lors du parcourt combat, sa partenaire a fondu en larme (c'était aussi sa petite amie). Les instructeurs l'ont martyrisée et certains d'entre nous l'ont défendue. Ce fut une grave erreur. Ils nous punirent tous. C'était une punition d'une telle cruauté que je n'osais même plus y repenser. Trois d'entre nous nous quittèrent ce jour-là.
Des neuf restants dont je faisait partie, nous étions huit debout ce matin-là, à l'heure du réveil, craignant le jet d'eau qui nous réveillerait dans le cas contraire. Mes les instructeurs avaient choisi une autre manière de punir Jared. Cela faisait une demi-heure que nous étions dans la même position quand Camille, éreintée, posa un pied par terre. L'instructeur en chef, qui n'attendait que ça, fit claquer sa langue en s'approchant de la fillette terrorisée. Il sembla réfléchir un moment, puis il l'attrapa par les cheveux, lui faisant lâcher son sac. Suspendue à quelques centimètres du sol, ma partenaire me regardait d'un air suppliant. Mais je ne pouvais rien faire au risque de me retrouver dans la même situation qu'elle. Il la relâcha finalement, mais, lorsqu'elle voulu reprendre son sac, il l'attrapa avant elle. Puis il se dirigea d'un pas décidé vers la réserve d'eau et plongea le sac dedans, trempant les affaire de Camille. Puis il dit d'une voix forte :
- Je crois que notre ami a assez dormi.
Et il essora une à une toutes les affaires de Camille sur la tête de "notre ami" jusqu'à ce qu'il se réveille. Les joues en feu, Jared se redressa sur son lit. Il passa son bras sur sa figure pour en enlever l’eau. Puis, l’air coupable, il nous regarda tous, et finalement, plongea ses yeux dans ceux de l’homme qui l’avait réveillé.
- Je… heu…
- TU n’as rien à dire tant que je ne t’ai pas permis de prendre la parole ! As-tu déjà oublié les premières règles ?
- N… Non… M… Mon… Monsieur… Balbutia-t-il
- Bon. Je suis sur que tes petits camarades sont très content de ta grasse matinée… Je te laisse régler cela avec eux, et plus particulièrement avec notre chère Camille. Cela étant dit… VOUS AVEZ TROIS MINUTES POUR ÊTRE PRET POUR L'ENTRAINEMENT. EXECUTION !!!
Nous nous préparâmes tous fébrilement. J’aidai Camille à essorer au maximum ses affaires trempées quand Jared s’approcha de nous.
- Tiens… Dit-il en tendant ses affaires sèches à ma partenaire.
- M… Merci beaucoup, mais je pense que tu devrais garder tes affaires. Tu vas en avoir besoin.
- Mais toi aussi… Je n’ai qu’à prendre les tiennes.
Je devinai à son regard qu’il avait un faible pour elle, et la poussai du coude pour qu’elle accepte. Ce qu’elle fit.
- Puisque tu insistes… Merci.
- C’est de ma faute. Et puis tu sais, je… Non, rien, laisse tomber.
Pour les derniers jours de notre programme d’entraînement, ils nous carapatèrent en Australie. Nous n’étions plus que huit. Pour la dernière épreuve, ils nous ordonnèrent de nous séparer en deux groupes. Je me rendis donc vers l’instructeur en chef, tandis que Camille partait vers Olivier. Les trois autres futurs agents qui passeraient l’épreuve s’approchèrent à leur tour. Nous nous avançâmes avec, au ventre, la peur de ce qui allait nous arriver. Ils nous amenèrent dans une carrière désaffectée. Olivier fit de même avec l’autre groupe mais de l’autre côté de la mine. Son collègue et lui même fixèrent chacun une caméra et un petit moniteur télé en noir et blanc pour qu’on puisse se voir. Ils avaient aussi un talkie-walkie.
- Vous allez avancer, dans le noir, avec une lampe de poche. Certains d'entre vous ont du se réjouir à cette idée mais sachez que cette lampe de poche est reliée par wifi à la chaise sur laquelle est assis votre partenaire. Vous devez le retrouver.
Jared leva timidement la main.
- QUOI ?
- Vous ne nous avez pas dit ce qui se passe quand on allume notre lampe de poche.
- Eh bien essaye !
Il le fit. Une petite projection lumineuse apparut à la place de la lumière. Nous nous regroupâmes autour pour bien voir. Alexandre, le compagnon de Jared, était ficelé à une chaise et semblait souffrir. Je remarquait un câble qui courrait jusqu'à ses mains et ordonnait à Jared d'éteindre sa lampe.
En guise d'explication, l'instructeur sortit un électrocuteur de sa poche. Il n’eut pas besoin de préciser qu’il lançait des décharges suffisantes pour nous assommer quelques instants. Nous le savions tous.
- Toutes les demi-heures, pareil... Ah, et prenez une pioche parce que parfois, c'est bouché. Ainsi qu'un demi litre d'eau et une balise de secours. Si vous l'activez, on viendra vous chercher mais cela signifiera la fin du programme d'entrainement pour vous et votre coéquipier.
Je pris donc une des pioches sur la pile et une bouteille d'eau sur celle d'à côté. J'attachai la balise de secours à un passant de mon short et m'enfonçai dans une des galerie qui s'offrait devant moi. Mais je ressortis aussitôt. Je sortis la carte de ma poche et l'observai plus attentivement. Des centaines de galeries courraient dans tous les sens. Une petite croix rouge représentait l'endroit où je devais me rendre.
L’endroit où m’attendait Camille.
Je tentais de mémoriser la carte le plus vite possible mais c’était impossible. De toute façon, il y avait tellement de galeries et j’étais si nulle en orientation que j’avais peu de chance de m’en sortir. J’entrais à nouveau dans une galerie. Une échappe de froid me tomba dessus. Je frissonai et resserrai mes bras autour de moi. Le silence étais total, écrasant. Je n’entendais rien d’autre que le clapoti d’une quelconque nappe phréatique Je me contentais d’avancer tout droit, tournant là où d’après ma mémoire, il fallait que je tourne.
Au bout d’une heure de déambulation hasardeuse je sentis un courant d’air chaud me chatouiller les chevilles et je vis une flaque de lumière jaune. Mes yeux, habitués à l’obscurité se contractèrent brusquement et je vis des tache lumineuses me danser devant les yeux. Lorsqu’elles se furent dissipée, je remarquait que j’étais revenue à mon point de départ. Je consultai ma montre. Il me restait vingt minutes pour sauver Camille et mon statut d’agent opérationnel avec. Je savais que je n’avais aucune chance de la retrouver avant l’heure fatidique. C’est alors que Julien sortit d’une autre galerie, tout ébloui. L’inspecteur suivait.
Alors comme ça, notre marmot n’est pas le seul à avoir échoué à ce que je vois...
Et il jeta négligemment la balise de secours de Julien à terre. Je me sentis bouillir intérieurement, et pas seulement parce qu’il faisait plus de quarante degrés. Cet homme se permettait de se moquer de moi et de mon camarade. Cet homme qui préférerait sans doute nous laisser crever plutôt que de nous nommer agents. Après cent jours d’esclavage, toute la rage, toutes les frustrations que je retenais en moi jaillirent. J'attrapai ma pioche à deux mains et le menaçai avec.
- Oh là, qu’est ce qui t’arrive truc ?
- Rien, si ce n’est la voix de la justice. Vous allez commencer par arrêter de faire semblant de ne pas savoir mon nom.
- Parce que tu crois que tu me fais peur ?
- Moi, non. Mais vous êtes désarmés et j’ai une pioche plutôt bien aiguisée. Deux, en fait. Ajoutai-je en constatant que Julien s’était relevé et agissait comme moi.
Nous savions tous les deux, en agissant ainsi, que nous ruinions nos chances de finir cette cession. Mais Julien comme moi, nous pensions à nos partenaires, qui n’avaient rien demander et qui ne savaient sûrement même pas pourquoi ils se faisaient torturer sur une chaise électrique. L’inspecteur tremblait de peur sous son masque de faux semblants.
- Maintenant, vous allez nous donner de vraies lampes torches comme celles que vous avez à la ceinture.
Il m’en tendit deux d’une main tremblante. Je m’en emparai, en lançai une à Julien et sans attendre mon reste, je fonçai dans les profondeurs des galeries, regardant ma quarte à chaque croisement. J’atteignis Camille en moins de dix minutes et la détachai. Elle se jeta dans mes bras en sanglots, en faisant tomber quelque chose avec un bruit mat. Nous nous retournâmes, intriguées. Un petit sac gisait sur le sol. Camille s’en empara mais il lui échappa et s’ouvrit. Nous vîmes un carré de tissus gris dépasser par la déchirure. Je reculai, effrayée par ce T-shirt que je ne méritais pas mais Camille m’en lança un et je ne résistai pas à la tentation de l’enfiler, même si ce n’était que pour quelques minutes.

Chapitre sept
Première mission

Contrairement à toutes mes craintes, on ne me l’enleva pas. J'avais tort... Mon coup d'état n’avait pas eu de conséquences. En plus, j'ai appris que c'était du bluf. On avait forcé nos coéquipiers à jouer la comédie.
Deux jours après mon déménagement du bâtiment junior, je me rendais à la piscine pour nager un peu et dans les couloirs, je vis une contrôleuse de mission, Judith. Elle me cherchait. Elle me fit signe de la suivre, et je le fis, intriguée. Lorsqu’elle ouvrit la porte d’une des salles de préparations des missions, j’étais folle de joie. Mais mon enthousiasme est vite retombé alors que je scrutais son visage sombre.
- Comme tu dois le deviner, je ne suis pas ici pour te proposer une mission de démantèlement de trafic de drogue, loin de là. Ton acte durant le programme d'entraînement est inadmissible, du point de vue de la direction. Ils ne peuvent pas laisser passer ça sans te punir, sinon tout le monde se révoltera durant le programme. Tu dois donc effectuer une mission de recrutement.
J’en avais déjà entendu parler. Aux dires de mes camarades, c’était la pire punition qu’il soit.
- Bien sur, continua-t-elle, comme le stipule le règlement pour toute mission, tu as le droit de te retirer à tout moment, ou même de refuser. Mais je n’ose pas imaginer quelle punition on va te donner à la place.
- J’accepte… De toute façon, je n’ai pas le choix. Répondis-je d’une voix tremblotante, étouffée de chagrin car ma première mission allait être minable alors que tous les agents en gardent des bons souvenirs.
Judith du le percevoir car elle s’accroupit, se mettant à ma hauteur.
- Tu crois que ça me fait plaisir à moi, de surveiller une mission aussi inintéressante ? Tu crois que ça me plaît, à moi ? Hein ? Dis-le-moi ?
- N… nnn… non… Bégaieais-je
- Bon, alors sèche tes larmes et va annoncer que tu pars en mission demain matin.
Deux jours plus tard, je partageais une chambre miteuse avec une ado minable. Je suivais des cours plus ennuyeux les uns que les autres et devais m’appliquer à laisser des erreurs dans mes évaluation pour ne pas passer pour un génie. Cette situation dura plus de quatre mois, quatre mois durant lesquels je ne dénichais personne.
Un mardi matin, je me levai avec une boule au ventre. Ne sachant trop pourquoi, je mangeai peu au déjeuner et arrivai grognonne au collège. Je rechignais à passer encore une journée dans cet établissement qui comportait trois cents élèves, soit une douzaine de classes d’élèves âgés d’environ dix-douze ans.
Cependant ma journée ne se passa pas du tout comme prévu. Un peu avant un cours d’histoire qui s’annonçait particulièrement soporifique, je vis, à travers la crasse qui recouvrait les vitres, une camionnette rouge s’arrêter brièvement et une vingtaine d’hommes en sortir. Je n’eus pas le temps d’en voir plus car le professeur m’interrogea :
- Alors, Ellana... Peux-tu me dire où a été assassiné François-Ferdinand et à quelle date ?
Ayant déjà étudié la première guerre mondiale à Cherub, je répondis sans difficulté à sa question, pressée de regarder à nouveau par la fenêtre. Mais je n’en eus pas l’occasion. Un homme armé habillé de noir de la tête aux pieds, tête comprise, fit irruption dans la classe. Il tenait une mitraillette à la main et des munitions lui ceignaient le torse. J’aurais pu décrire avec précision le fonctionnement de cette arme, la démonter puis la remonter intégralement, et même citer le nom de celui qui l’avait mis au point. Mais tout mon savoir ne l’empêcha pas d’appuyer sur la gâchette et les balles de traverser le corps de l’instituteur. Quelques élèves hurlèrent, mais étouffèrent vite les cris lorsque le terroriste fit mine de faire feu à nouveau. J’entendis d’autres coups de feu suivis de cris. Il y en eu onze en fait. Les terroristes qui, pour une raison inconnue, avaient décidé de prendre en otage les enfants de ce collège avaient fusillés tous les maîtres.
Ils voulurent nous rassembler donc ils nous enfermèrent à l’économat, la plus grande pièce du collège excepté le gymnase. Je m’isolai entre deux caisses de matériel scolaire et réfléchis à la situation. Je n’avais ni radio, ni téléphone portable, ceux-ci étant confisqués aux élèves le matin et rendus en fin de journée. Je fis le tour de la pièce, inspectai la porte et rassurai au passage quelques élèves en larmes. En observant la serrure de près, je remarquai qu’ils avaient laissé la clé de l’autre côté.

Chapitre huit
Neutralisation

Je retournai donc vers la caisse de matériel et pris un cahier dont j’arrachai la page centrale. Munie de cette feuille et d’un compas, je retournai à la porte. Attendant que le garde, qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, me tourne le dos, j’agis rapidement. Je glissai fébrilement la feuille sous la porte et le compas dans la serrure, je fis tomber la clé sur la page. Je la retirai précipitamment avant que le garde, alerté par le bruit de la chute, ne s’en saisisse. J’ouvris la porte. Je me trouvais nez à nez avec un garde en fureur armé d’un neuf millimètre équipé d’un silencieux. Il tira sans hésitation lorsqu’il m'aperçut mais j’avais fait un bon et la balle ne fit que m’effleurer le torse et alla se perdre dans le sol. Le garde porta les mains à son cou, dans lequel j’avais planté le compas durant mon saut, puis il s’effondra. Il tressauta sur le sol quelques fractions de secondes avant de s’immobiliser à jamais. Faisant preuve d’autant de sang froid que possible, je fis signe aux autres que je reviendrais les chercher et les enfermai à nouveau. Puis je réalisais avec horreur que le garde que j’avais touché était mort. Je fus soudainement prise de tremblements incontrôlables qui durèrent plusieurs minutes. Puis, après de profondes respirations, je repris mon courage à deux mains. J’enlevai le compas du cou de ma victime et j’assis le corps inanimé sur une chaise, abaissant sa casquette sur ses yeux que je fermai d’une main tremblante. Pour peu qu’on n’y regarde pas de trop près, il semblait dormir. Mais une fois le choc passé, je ressentis la douleur. La balle avait quand même ouvert une longue blessure dans mon flanc droit qui saignait abondamment. Je déchirai le bas de mon pull et m’en fis un bandage sommaire. Je grimaçai alors que le tissu resserrait la blessure mais retrouvai vite mes esprits. J’étais seule contre vingt-deux hommes armés jusque aux dents. Et j’étais blessée. Le moindre mouvement brusque m’arrachait une nouvelle grimace de douleur. Je pouvais tenter de sortir discrètement pour alerter les secours mais les terroristes tenait des centaines d’enfants en otage et la police n’oserait rien faire qui puisse les mettre en danger. Je n’avais donc qu'une seule option : je devais tous nous faire sortir discrètement. Mais trois cents élèves, c'est loin d'être discret. Nos assaillants se rendraient vite compte de notre fuite. Je devais donc tous les neutraliser. Penser à ce mot me fit monter la bile aux lèvres mais je refoulais cette aversion au fin fond de mon esprit. J'avais trois cents vies à sauver. Les forces de l’ordre seraient bien vite au courant quand tous les parents ne verraient pas rentrer leurs marmots.
Je m’emparais de l’arme de l’homme que j’avais tué, ôtais le chargeur pour contrôler s’il restait suffisamment de munitions. J’en avais onze et ils étaient vingt et un. Enfin, vingt maintenant. De toute façon, il était exclus de tous les tuer. Je devais seulement les neutraliser suffisamment longtemps pour que nous puissions tous partir d’ici. La police ferait le reste.
Il me fallait de la corde. Je trouvais un placard à balais mais à part un tas de poussière qui me fit tousser, il était vide. Je montais les escaliers, pensant trouver mon bonheur dans la salle de travaux manuels. J’entendis des voix et je cherchais désespérément une cachette. Il n’y en avait pas. Je me mis à courir malgré la douleur lancinante qui me vrillait la hanche et parviens jusqu’à une classe ouverte dans laquelle je m’engouffrais précipitamment. Je me laissais glisser à terre, une main pressée contre ma blessure. Je me concentrais pour ne penser qu’à la conversation que j’entendais faiblement, comme si un brouillard obstruait mes oreilles. A travers le bruit de mon sang qui battait à mes tempes, je pus entendre ceci :
- Tu oi y a mander combi ?
- J’en é ien m j’esp kon ra un bon paqu ric et qu’on pou al se les dor o cara.
- en ou as, la cé ui ki seu la cou ouce à la salle des profs…
- Gra, y m’éner.
J‘avais appris une chose importante dans cette conversation : Leur planque était à la salle des maître. Mais maintenant que les voix s’estompaient, que je n’avais plus rien à quoi me raccrocher, la douleur prenait le dessus. J’ôtais ma main de ma blessure. Elle était couverte de sang. Je relevais péniblement la tête pour regarder autour de moi et ce que je vis me glaça d’effroi. J’étais entrée par hasard dans la salle de science, où ils avaient mis la vingtaine de cadavres des professeurs. Je détournais la tête, ne supportant plus cette vision d’horreur. Mon regard croisa l’étagère des produits chimiques. Je m’en approchais en rampant à moitié et, prenant appuis sur un tabouret, examinais les produits qui s’y trouvaient. Je dénichais une ampoule de morphine, utilisée pour tuer les animaux avant de les disséquer, ainsi qu’une aiguille. Fébrilement je la remplis à moitié du liquide transparent et me l’enfonçais dans le bras. Je m’affalais à terre, attendant qu’elle fasse effet.
Quelques minutes après, je ne sentais déjà plus ma hanche. Je pris peur, me demandant si j’en avais pris trop mais l’engourdissement s’arrêta là. Ma raison repris le dessus, je devais sortir tous les élèves de là. Je sorti de la classe, résistant à l’envie morbide de regarder encore une fois les cadavres. Je remontais l’escalier, prenant garde à ne pas faire de bruit et j’entrais dans la salle de TP. Je dénichais de la corde dans une armoire et m’en saisit. Elle était à côté d’une pile de blouse et j’en pris une pour me refaire un bandage car l’autre était imbibé de sang. Je sortis de la salle puis j’en refermais la porte. Je devais faire diversion pour les séparer et les atteindre un par un. Je descendis à la cave. Armée de mon compas, je perçai plusieurs trous dans les tuyaux d’eau. Elle se mit à couler juste sur le générateur de courant. Avant que ça fasse trop d’étincelles, je sortis en courant et refermai la porte à clé car elle était sur la porte. Contente de moi, je l’empochai. Puis je me planquai derrière une pile de caisse et attendis. Quelques instants plus tard, deux hommes débarquèrent en courant. Trouvant la porte fermée, ils pestèrent puis tentèrent de l’enfoncer. Après quelques tentatives douloureuses, ils y parvinrent et entrèrent dans la pièce. Du moins voulurent entrer. Car le flot d’eau électrifiée qui se déversa sur eux les plongea dans un monde de rêve pour un bon moment. Je les tirai par les pieds et les ligottai l'un à l'autre. Puis je les cachai et repris mon attente. Une dizaine de minute trois hommes arrivèrent. Voyant la porte ouverte et la flaque électrifiée, ils comprirent qu'il se passait quelque chose de louche. Mais ils n'eurent que le temps de se regarder, un air interrogateur sur le visage, avant qu'une masse s'abattent rapidement sur leurs crânes. J'avais trouvé une planche en bois et m'en était servie comme d'une massue. Je les attachaient à leur tour et les cachait dans un placard avec les autres. Mais ces masses inertes me donnèrenet envie de vomir ou de me rouler en boule pour pleurer un bon coup. je n'avais plusle coeur à neutraliser seize autres personnes. Je pris donc la direction de la salle des maîtres.

Chapitre neuf
Evasion

La sonerie annonçant la fin des cours me fit bondire. Je tachais de reprendre mon souffle tout en ressassant mon plan dans ma tête. C'était une mausaise idée. Une très mauvaise idée. j'était devant la porte de la salle des maîtres. Il y avait deux voix énérvée.s. J'ouvris la porte à la volée et entrai. Deux hommes trournèrent vivement la tête vers moi. Quatre yeux se posèrent sur mon arme. N'eurent pas le temps de réagire. Regardèrent impuissants, la tache écalate qui imbibait le pantalon du plus petit et la manche du plus grand.
- Si vous bougez, je tire.
J'eu la surprise de constater que ma voix était posée. Froide.
- Faites glisser votre arme vers moi.
Celui que j'avais blessé aux jambes, le lieutenant, executa mon ordre en se roulant de douleur par terre. L'autre leva les mains. Il était désarmé. Il essaya de me raisonner.
- Voyons petite. Tu devrais rentrer avec les autres, en bas. Tu dev...
- NON ! Toi, tu devrais prendre cette corde que je t'ai lancée et attacher ton copain. Sinon je le tue.
- Voyon, tu n'oserai pas...
Froidement, je tirais dans l'autre jambe du petit homme. L'autre l'attacha fébrilement.
- Bien. Maintenant, tu vas t'atacher les mains.
Il le fit péniblement. Je m'approchais de lui, mon arme braquée sur sa tempe. L'adrénaline avait chassé toute émotion de mon esprit, ne laissant la place qu'à une terrible froideur calculatrice. Je serrai le bras de l'homme pile sur sa blessure. Il laissa échaper un cri. Mon arme tout contre son crane. il suivi l'inflexion que je lui ordonnai. Nous sortîmes. Devant moi arrivèrent quatre hommes en courrant. Ils obéirent à mes ordres et au regard supiant de leur chef. Je me félicitai intérieurement qu'ils soient si fidèles. Je les fit entrer dans une classe et je la fit vrouiller par le chef. Puis je retournai là où étaient les autres élèves. Je leur ouvrit. Ils ouvrirent tous des yeux hébaïs mais je ne leur laissait pas le temps de refléchire.
- Vous allez me suivre calmement. N'ayez aucune crainte, ils ne peuventpas vous faire de mal sans tuer leur chef.
Effectivement, tous les quidnapeurs s'écartèrent. Une fois près de la porte, les quatre cents élèves se ruèrent en courrant à l'extérieur. La police était déjà là. Sachant que me faire photographier serait la fin de ma carrière, j'assomai mon adversiare d'un double atémis à la nuque et au ventre et je me mélai à la foule. Mon instructrice était parmis la foule des parents. je m'effondrais dans ses bras.

Chapitre dix
Promotion

- Et voilà, tu peux sortire mais fais encore attention.
Quatre mois après le rapt, je quittai enfin l'infirmerie. Dès que j'avais été en sécurité, l'jorreur de mes actes m'avait frappée et j'était restée prostrée, sans proférer un seul mot pendant plusieurs semaines. De nombreux psychologues s'étaient occupés de mon cas et je m'étais remise lentement à manger, puis à bouger et finalement à parler. Mais c'était par phrases syllibines ne parlant jamais plus que nessecaire. Et plus aucun sourire n'avait éclairer mon visage. La phrase la plus longue que j'avais prononcée depuis quatre mois était pour refuser de quitter CHERUB et d'aller en famille d'accueuil. Et maintenant, j'allais reprendre gentiment la vie d'agent. J'étais convoquée dans le bureau du directeur. je m'assit dans un des fauteuils en face de lui. Il avait un air sérieux qui m'aurait fait un peu peur si je pouvais toujours ressentire quelque chose. Puis il éclata de rire et sepreécipita vers moi pour me serrer dans ses bras. À ma connaissance, c'était la première fois qu'il faisait ça à un agent, mais, comme tout le rete, ça me laissa de marbre. Pui sil revint s'asseoir derrière son bureau et m'ignora. Moi, je n'avais d'yeux que pour le T-shirt bleu marine posé sur mes genoux.
Lorsque le directeur releva la tête, après plus d'une heure de grande concentration dans ses papiers, un petit sourire alluma san visage. Sur le fauteuil, un t-shirt gris. Et sur le t-shirt, un bout de papier sur lequel était inscrit un simple petit mot : "merci".
Quand à moi, toute cette peur, cette rage, cette douleur accumulée jaillsait d'un coup, me laissant ruisselante de larmes dans mon lit. J'y était toujours lorsque mon binome, Camille, poussa discrêtement la porte de ma chambre. je pleurais encore lorsqu'ele vint s'asseoir à côté de moi, sur mon lit. Elle cueillit une larme du bout de ses doigts. Puis elle me prit la main et m'e releva. Lorsque je vit l'amour qui émanait d'elle et celui, mon grand mais tout aussi important qui rayonnait de tous lesagents devant ma porte, je compris que j'avais trouvé la famille qu'il me fallait. Un sourire apparut sur mes levres, si furtif que seule Camille l'apperçut, si important qu'il me fit voir la lumière de la vie.
»



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• Maladies chronique : Rhume, toux, grippe...
• Maladies antérieures : Maldies infantiles (varicelle, rougeole,...
• Blessures : Cicatrices au dos et au bras
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Soan Knight

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MessageSujet: Re: Si ça peut servir =)   Si ça peut servir =) G1oWKJeu 13 Aoû - 18:11

en relisant les com's sur CHERUB j'étais pas si sadique comme admin en fait... *sifflote*

http://cherub.realbb.net/t2539-dossier-ellana

Ta pres' m'avait fait forte impression en tout cas Very Happy Tu écrivais déjà super bien à l'époque ^^
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Ellana Watkins

Ellana Watkins
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MessageSujet: Re: Si ça peut servir =)   Si ça peut servir =) G1oWKSam 22 Aoû - 11:00

Oh merci! Je la trouve pas terrible, mais bon... Pas très réaliste, en tout cas. En même temps, c'était la première fois que j'écrivais vraiment...
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Gabriel Deschamps
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MessageSujet: Re: Si ça peut servir =)   Si ça peut servir =) G1oWKSam 22 Aoû - 16:44

bah le réalisme on l'a jamais vraiment en RP, surtout sur ce forum ci sur MIS, mais c'est ça aussi qui fait la beauté du RP : la liberté d'écrire =)
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MessageSujet: Re: Si ça peut servir =)   Si ça peut servir =) G1oWK

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