Il faisait beau aujourd’hui. Le printemps était de retour, le soleil brillait fièrement dans le ciel, comme si enfin décidé à bien illuminer notre planète terre après six années de ténèbres cauchemardesques. La petite barre rouge du thermomètre grimpait jusqu’assez haut, il faisait chaud. J’étais assis sur mon lit, dans notre dortoir, quand soudain Thomas Fauconnier dépassa la tête de l’entrebâillure de la porte et m’appela. Il me demanda si je ne voulais pas l’accompagner dehors pour profiter du beau temps, qu’il avait envie de prendre l’air mais ne voulait pas y aller seul.

J’acceptai avec plaisir. Je sautai de mon lit et le rejoignis en quelques pas. J’étais légèrement vêtu, en accordance avec le temps. Nous dévalâmes les escaliers deux par deux. Une fois dehors, Thomas se retourna vers moi et me dit :

« J’ai trouvé un truc trop cool, là-bas, tu vas voir ! »

Je le suivis, à la fois curieux et méfiant. J’espérais que ce ne soit pas une mauvaise surprise. Nous marchâmes une centaine de mètres sans dire un mot avant de visiblement arriver à destination. Là où nous nous trouvions, il y avait une sorte de cabane en bois, une petite réserve d’équipement pour l’entretiens du parc, sans doute. Elle était cachée entre plusieurs sapins, ce qui expliquait sans doute que je ne l’avais jamais remarquée. Il faut dire aussi que je me baladais très peu du côté de la chapelle. C’est un endroit que je n’aimais pas. Je le trouvais glauque et malsain.

Thomas ouvrit la porte – ce n’était sans doute pas autorisé, mais il n’en avait rien à faire, visiblement –, et nous rentrâmes. Qu’allait-il bien pouvoir me montrer de si intéressant ?