La nuit avait été particulièrement éprouvante pour Soan. Il était dans un sale état, il essayait de le cacher mais c’était mal barré avec quelqu’un du corps médical… Il allait le griller à coup sûr.

Et ça ne manqua pas. Thomas lui demanda s’il y avait eu un problème. Quel problème ? Qu’il avait de la libido pour la première fois de sa vie ? Que les sensations de la veille lui rappelaient les souvenirs les plus sombres de son enfance ? Que cela le terrorisait en même temps que cela l’excitait comme jamais ? Non, il ne pouvait pas dire ça. Il venait à peine de rencontrer ce jeune homme, cet être exceptionnel qui lui faisait ressentir des choses inédites – qui le faisait se sentir vraiment vivant… Il ne voulait surtout pas l’effrayer, ou le faire fuir. Même s’il voulait fuir, lui, là, maintenant, et depuis toute la nuit en fait.

«  - Oui j’ai assez mal dormi… J’ai eu des maux de tête assez violents cette nuit. »

Voilà la seule information qu’il pouvait partager à son ange gardien. Il était gêné car Thomas semblait sincèrement préoccupé par son état… Mais Soan désirait uniquement partir loin d’ici et penser… Se retrouver…

Il ne savait plus vraiment qui il était, là. Il avait besoin de faire le point, de se retrouver seul pour penser à tout ça. Il avait peur, bien sûr, mais il commençait aussi à voir une lueur d’espoir. Depuis son réveil, ses flash-backs s’étaient calmés et il avait les idées bien plus claires que pendant la nuit. Bien moins sombres aussi… Mais il devait se raccrocher à quelque chose de rassurant. A ses certitudes sur son identité. Qui était-il, au plus profond de lui ?

Un comédien. Et il avait raté la répétition de la veille. C’est impardonnable dans la grande famille du théâtre. Il devait au moins prévenir.

«  - Excuse-moi… »

Soan s’éclipsa dans une pièce voisine pour téléphoner à la metteuse en scène.

« - Salut Hélène… Désolé pour hier… Oui, j’étais dans la rame… un infirmier m’a fait les soins de base, ça va mieux ce matin… Promis, je ne raterai pas la prochaine répèt… Oui t’inquiète ça ira… Merci. Salut.  »

So’ rejoignit Antoine avec un léger sourire gêné.

« - Je devais prévenir mes collègues… je vais devoir les rejoindre d’ailleurs… Merci beaucoup pour ton hospitalité, et, euh… c’était un plaisir de faire ta connaissance.  »

Ce matin était un jour nouveau. Il n’était plus du tout dans l’intimité de la veille, et se sentait juste étranger à lui-même, perdu. Il était incapable de se laisser aller avec Thomas comme il avait pu le faire la veille. Il vouait juste… partir.
Il s’avança vers la porte de sortie lorsqu’il eut un vertige violent qui le fit tituber. Il parvint tout juste à se retenir à un mur pour ne pas tomber, alors qu’un marteau piqueur attaquait violemment sa tête de façon subite. Est-ce que Thomas allait le laisser partir comme ça, refroidi face à la nouvelle distance de Soan ?

Soan lui avoua que la nuit n'avait pas été de tout repos, malgré ses copieuses heures de sommeil. Thomas était bien placé pour savoir qu'il fallait plus que ça pour se remettre d'un tel accident, d'un tel choc que celui de la veille. Le garçon se plaignit de maux de tête, sans aller plus loin. Mais instinctivement, peut-être par habitude ou bien parce qu'un lien définitivement spécial les unissait tous les deux, Thomas sut qu'il cachait quelque chose de plus personnel, de plus profond, qui n'avait rien d'un problème médical. Alors il décida de laisser son hôte tranquille pour l'instant. Ils se connaissaient à peine après tout.

Soudain, son invité de leva du canapé et, téléphone à la main, se dirigea vers une pièce voisine. Thomas avait terriblement envie d'aller écouter la conversation téléphonique qui allait suivre, mais, par le respect dont il était empli pour la personne en face de lui, il s'abstint. Alors il attendit patiemment sur le fauteuil la suite des événements.

Lorsque Soan revint, un sourire crispé aux lèvres, il lui expliqua qu'il devait s'en aller pour une répétition, et Thomas ne manqua pas la pointe de soulagement qu'il pouvait entendre dans ses paroles. Il ne sût pas très bien comment l'interpréter, mais ce dont il était certain, c'est qu'il ne se laisserait pas décourager par ce signe quelque peu négatif. La rencontre avait été trop belle.

Il n'avait pas encore eu le temps de trouver à répondre que le garçon se retourna et de dirigea vers la porte. Thomas s'apprêtait à lui demander son numéro de téléphone pour qu'ils puissent se retrouver plus tard, lorsque l'autre sembla tomber et se rattraper au mur. Thomas ne put s'empêcher de se précipiter en criant presque "ÇA VA ?", avant de se calmer, un peu gêné. Mais il avait quand même touché le dos de Soan (qu'est-ce que son contact était agréable !) pour le soutenir. Il souffla un coup.

-Tu es sûr que ça va aller pour repartir ?

Thomas ne voulait pas se montrer trop insistant non plus.

-Tiens, je vais te donner mon numéro de téléphone, comme ça, si tu as un problème en cours de route, tu peux m'appeler.

Il griffona la suite de chiffres sur un bout de papier et le tendit au garçon.

Soan était toujours décidé à prendre ses jambes à son cou, il espérait juste que Thomas ne le voyait pas trop… Car malgré lui, et bien qu’il ne veuille pas se l’avouer, il avait déjà des sentiments très forts à son égard. Et pour cause ! Sa main dans le dos… Les sensations de la veille… tout l’attirait chez ce garçon, qu’il n’avait pourtant même pas remarqué avant l’accident.

Il prit son numéro avec un signe de tête timide mais viril, et franchit le pas de la porte avant même d’avoir vraiment repris ses esprits. Ses maux de tête étaient toujours lancinants, mais il était temps de se remettre au travail.

Il arriva au studio pour la répétition en avance. Il s’excusa alors auprès de toute la troupe, personne ne lui en voulait, tout le monde avait été inquiet pour lui, bref : aucune raison de s’inquiéter. Il rassura tous ses collègues quant à son état de santé (il leur raconta qu’il avait été sous surveillance médicale toute la nuit, ce qui n’était pas trop faux…), avant de se mettre au travail.

Cette fameuse pièce était énorme pour lui, son premier gros rôle principal. Il parvint sans mal à se mettre dans le personnage – Dom Juan – et parvint à chasser de son esprit les souvenirs de la veille, ainsi que les maux de tête qui étaient pourtant toujours là. Après la séance de méditation pour s’échauffer, puis de répétition du texte pour se délier la langue et la diction, la réelle répétition sur scène commença. Seulement, dix minutes après son entrée en scène, il eut pour la première fois de sa fraîche carrière de comédien un trou de mémoire dans son texte. Ce trou de mémoire fut accompagné d’un éclair qui lui traversa la tête, et de flash-backs mélangés entre les événements d’hier, et ceux de son enfance… Tous ces événements soudains arrivèrent en même temps, et il perdit connaissance avant même d’avoir compris que quelque chose clochait chez lui.

En réalité, son vertige l’avait fait tomber de la scène qui était tout de même à 1m50 de haut par rapport au plancher de la salle. Un deuxième choc sur la tête, il ne se réveillait pas. La troupe en panique appela les pompiers qui l’emmenèrent directement à la clinique la plus proche. Il se réveilla quelques heures plus tard avec une minerve. Avec un vrai trauma crânien, cette fois, et une semaine de repos total. Le médecin expliquait à Soan qu’il avait eu de la chance que cette chute ne soit pas plus grave, qu’il fallait être sérieux maintenant, et il lui demanda quelle personne contacter… moment de profonde gêne pour So’. Il tendit alors le petit papier au médecin… Avec le numéro de Thomas. N’était-ce pas sa seule famille dans ce pays ?

Alors qu’une infirmière téléphona à Thomas pour le prévenir (Soan ne se demanda pas un seul instant comment cette infirmière lui présenta les choses, ni lequel de ses proches elle pensait appeler), le médecin expliqua quelques éléments complémentaires à Soan quant à son état de santé…

Le trauma crânien allait effectivement se résorber tout seul à condition de So’ observe un repos total extrêmement sérieux. La clinique avait tout de même fait des analyses sanguines avant qu’il ne reprenne connaissance, au cas où il aurait besoin d’une perfusion. Et ils avaient décelé quelque chose d’inattendu…

So’ aperçut dans l’encadrement de la porte ouverte Thomas arriver et s’approcher du médecin, assez près pour pouvoir l’entendre. Le médecin, tourné vers Soan, ne voyait pas le visiteur arriver et continuait son discours.

«  - Soan Knight, vous êtes séropositif. »

Un coup de massue. Un vrai cette fois. Une espèce de cascade noire dans laquelle Soan tombait. Sombrait. Ses yeux se posèrent instinctivement sur Thomas, que le médecin remarqua cette fois, avant de s’éclipser pour respecter l’intimité familiale supposée. Des yeux paniqués, en détresse.

So’ ne comprenait pas. Pourquoi ? Comment ? Quand ? Il était trop abasourdi pour trouver sa réponse maintenant… Réponse qu’il avait pourtant en lui depuis longtemps.

Soan prit le bout de papier avec un sourire timide avant de s’enfuir vers sa répétition, mais pas très vite car il titubait légèrement. Thomas ne se sentait pas vraiment rassuré à le laisser partir de la sorte, mais il avait le sentiment qu’à ce stade-ci de leur relation, il ne pouvait vraiment rien faire de plus. La porte se referma, et Thomas resta planté là quelques instants, perplexe. Le départ de son nouvel ami lui laissait une drôle de sensation, comme un vide. Comme s’il manquait quelque chose dans son appartement. Ses sens revinrent ensuite doucement à la réalité : Thomas sentait son corps figé, ses muscles restés rigides un peu trop longtemps. Il cligna des yeux et secoua la tête. Pour l’instant, il n’y avait rien à faire de plus par rapport à la situation, alors il essaya tant bien que mal de chasser certaines idées envahissantes, majoritairement négatives. S’il devait être honnête, il avait peur que l’autre ne le rappelle pas, qu’il fuit, qu’il ne se revoient plus jamais. Son ventre gargouilla. C’est vrai qu’il n’avait pas encore mangé.

Il se dirigea vers la cuisine et se versa un bol de céréales complètes. Il les mangea en rêvassant. Il ne pensait à rien, vraiment et son regard restait suspendu dans le vide. Il était dans son monde. Il fût tiré de là par la vibration de son téléphone dans la poche. Il faillit lâcher son bol, pensant que c’était Soan. Il le posa précipitamment sur le plan de travail à côté de lui et sortit son GSM. Ce n’était qu’un rappel de son agenda, mais qui tombait bien. Avec toutes ces émotions et tous ces événements, il avait complètement oublié qu’il travaillait aujourd’hui, dans trente minutes. Quelque part, il était content que ce soit le cas, parce que ça lui changerait les idées. Il n’aurait sans doute pas supporté de tourner en rond ici. Il engloutit le reste de son petit-déjeuner, pris une douche très rapide et se brossa les dents (son métier requérait tout de même un minimum d’hygiène…), pris son sac de travail qui contenait sa blouse et d’autres outils et sortit en trombe de chez lui.

Il eut un frisson en pointant son abonnement au métro pour franchir le portique. Quel accident hier, quand même. Il ne savait pas trop s’il ressentait de l’anxiété ou pas à l’idée de remonter dans une rame, mais il n’avait guère le choix, sinon il serait en retard. Heureusement, le trajet se passa sans encombre et Thomas arriva saint et sauf à l’hôpital. Il commença son service dans la salle de garde où il prenait ses tâches du jour. Aujourd’hui, on lui avait demandé d’assister les médecins du département pédiatrie, en s’occupant des enfants qui avaient besoin d’aide. Il aimait bien cette tâche, il avait un talent particulier pour amuser ses petits patients qui, souvent, étaient bien tristes de devoir rester allongé dans leur lit, dans un univers qui n’avait rien de coloré ni d’amusant. Peut-être qu’il devrait se rediriger vers un secteur où il devait s’occuper d’enfants… Il salua ses collègues et prit des nouvelles, plus par politesse que par réel intérêt. Il enfila sa blouse, puis se dirigea dans l’aile en question et débuta son boulot. Il passait plutôt une bonne journée, ces enfants étaient adorables ! La pause arriva et il se dirigea vers la salle de repos, vide à ce moment-là. Juste au moment où il s’assit, son téléphone vibra, quelqu’un l’appelait. Il vit sur l’écran qu’il s’agissait de Juliette, une de ses collègues.

« Salut, Juliette ! Qu’est-ce qu’il y a ? »

Il ne l’imaginait pas appeler pour d’autres raisons que professionnelles, ils ne se fréquentaient absolument pas en dehors du boulot.

« Thomas ?! » Elle sembla surprise, ce qui n’augurait rien de bon. « Uhm, bon, écoute, j’ai un patient ici qui m’a donné ton numéro sur un bout de papier, un certain Soan Knight. Tu connais ? »

Et merde ! Thomas sentit son cœur commencer à battre fort. Au moins, il était en vie puisqu’il lui avait donné le papier. Après une longue pause stupéfaite, il répondit enfin.

« Qu’est… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il avait la gorge sèche.
« Alors… » Juliette sembla consulter son document. « Il a fait une sale chute au boulot et est tombé sur sa tête. Il a une commotion et a besoin de beaucoup de repos, mais sinon, il se porte plutôt bien. »
« Ok, c’est ma pause là, il est dans quelle chambre ? »
« 314. »
« Merci. », et Thomas raccrocha aussitôt.

Il se précipita aussi vite que possible dans l’aile des examens crâniens, qui était située de l’autre côté du complexe hospitalier. L’ascenseur sembla prendre une éternité à atteindre l’étage souhaité, des patients rentraient et sortaient en nombre à chaque étage. Thomas ne tenait plus en place. Enfin, après à peu près un siècle, il arriva devant la chambre numéro 314, qui était ouverte, ce qui était étrange. Alors qu’il entrait, un médecin se tenait près de Soan, allongé sur le lit, avec plusieurs bandages autour de ses cheveux et sur son front. Ils échangèrent un coup d’œil bref, avant que Soan ne se reconcentre sur le docteur. Thomas entendit les mots lui transpercer sa chaire, attaquer son cœur (qui battait déjà fort), disjoncter son cerveau.

« Soan Knight, vous êtes séropositif. »

Il comprenait bien que quelque chose de violent venait de se produire, mais ses neurones semblèrent mettre un temps dingue à se connecter pour qu’il sache faire sens de ce qu’il venait d’entendre. Soan… séropositif…

Le médecin se retourna, vit Thomas (dont le choc devait se lire sur son visage pâle), lui lança un regard interrogateur : il ne s’attendait pas à ce que le proche en question travaille à cet hôpital ! Thomas se contenta de pointer Soan du doigt, incapable de produire le moindre son pour l’instant, mais le médecin comprit et les laissa.

Thomas s’approcha timidement du lit. Il ne savait pas quoi faire, pas quoi dire. C’était le brouillard complet dans sa tête. Dans quoi s’était-il embarqué ? Mais ses yeux croisèrent ceux de So’. Ça ne changeait rien. Rien à ce qu’il ressentait pour ce garçon. Rien. Il ne savait pas bien quoi dire, alors en attendant de trouver quelque chose, il sourit doucement. Ils allaient se battre ensemble pour que leur aventure, aussi nouvelle soit-elle, se passe bien.
« Soan… Je… Qu’est-ce que… Tu… » Il ne savait plus ce qu’il disait. « Écoute… On va se battre pour que ça se passe le mieux possible malgré ça, d’accord ? » Thomas lui prit la main, le regard plongé dans les yeux de son ami. Le brouillard était toujours aussi intense dans sa tête.

Le monde tournait autour de Soan. Tout tournait. Lui seul était fixe sur son lit d'hôpital. Comme figé dans le temps et dans l'espace, alors que tout semblait s'écrouler autour de lui dans un tourbillon d'un silence assourdissant.

Alors il vit, au milieu de ce tumulte de vide, Thomas s'approcher de lui, lui prendre la main. Soan frémit dans un sursaut, cette tendresse et cette chaleur le bouleversaient. Il ne pouvait détacher son regard des yeux de cet homme, ces yeux aussi envoûtants qu'effrayants, mais dégageant une intensité qu'il n'avait jamais connue. Lorsque Thomas ouvrit la bouche et lui dit qu'ils se battraient ensemble, le monde cessa de tourner d'un seul coup. Seul le calme du silence envahit la pièce. La tempête avait laissé place au vide qui suit les guerres, au moment du deuil... Le deuil de sa jeunesse éternelle et de sa santé infaillible.

Il était bouleversé par la tendresse de cet homme qu'il ne connaissait que depuis 24h. Malgré tout il voulait se battre à ses côtés. Comme si...

" - Merci... Je ne veux pas te perdre. "

Oui... Il avait compris ça dans les yeux de son ami. Il ne voulait plus se voiler la face. Les sentiments qu'il éprouvait à l'égard de cet homme, il ne voulait plus se les cacher, les planquer sous le tapis, ou se laisser effrayer par eux. Non il n'était plus ce petit garçon soumis à l'ascendant moral de l'adulte, oui cette obsession pouvait être bonne et saine pour lui. La bienveillance qu'il lisait dans les yeux de Thomas depuis son entrée dans la chambre avait fini de le persuader de cela. Et il n'avait plus peur.

Plus peur de se dire qu'il était ainsi. Et qu'il l'avait toujours su, sans vouloir le voir. Il n'avait plus peur de se dire qu'il était tombé amoureux de cet homme. Qu'il était fait pour lui. Et qu'il l'avait attendu toute sa vie, au fond.

Il avait davantage peur de la maladie, à présent. Cette saloperie de virus que l'on savait mortel et inexorable. Cette chose qui s'attaquait directement au système immunitaire jusqu'à le mettre à genoux. Ce truc pour lequel il n'existait pas de traitement permettant la guérison définitive. Il faudrait juste vivre avec...

Mais comment avait-il pu attraper cette saloperie ?

" - Quel putain d'enfoiré..."

Cette phrase avait échappé à Soan alors que la réponse à sa question intérieure lui avait sauté aux yeux. Enfin, il était prêt à laisser sa haine déferler en lui, contre ce monstre qui l'avait détruit. Enfin il était prêt à mettre de côté la fascination malsaine et destructrice qu'il avait voué à ce personnage toute sa vie.

Il détourna les yeux de Thomas, il ne voulait surtout pas que cet homme si pur voit la haine qui montait en lui et qui débordait de ses yeux, de ses traits. Jamais il ne faudrait éclabousser cet homme si bon. Il ne se le pardonnerait pas...

" - C'est quoi la suite...? "

Soan replongea ses yeux dans ceux de Thomas. La suite... de leur histoire. De cette maladie. Il voulait en savoir plus sur comment ce truc se gère, sur comment on vit avec, mais aussi sur quel avenir réserve ce début de relation... Qui lui deviendrait trop rapidement vitale. Pour autant, il était prêt à s'y jeter, aujourd'hui, quitte à précipiter sa perte. De toute façon, il avait toujours aimé vivre dangereusement, et il avait besoin de ça... pour se sentir vivant.