Il faisait déjà nuit noire, mais la journée avait été belle, alors on voyait les étoiles. Elle s’avançait doucement vers l’accueil, point brillant dans l’obscurité profonde de la forêt. Kathleen s’était armée d’une lampe torche pour avancer en toute sécurité et ne pas se prendre une méchante racine et se faire un vilain bobo. Elle se disait ça, mais en tant que directrice d’un établissement de futurs espions, elle se devait d’être une dure à cuire.

Le chemin pour y accéder était assez raide, parce que l’institut se trouvait dans une vallée, mais plutôt large, aussi elle ne risquait pas de déchirer son élégante robe avec une branche épineuse. Son rythme était bon, si bien qu’une minute plus tard, elle arriva au point de rendez-vous. Parce que c’était ça, le but de sa promenade nocturne : aller accueillir le nouveau venu. Jorge Puedos, un espagnol, 14 ans – elle avait son dossier dans les bras, et y jetait un coup d’œil – un garçon plus âgé que les deux autres donc. Ce n’était pas plus mal. Il faut un peu de tout. Une ou deux filles, ça serait bien aussi. L’orphelinat commençait à se remplir et cette seule idée suffisait à l’exciter. Mais elle ne montrait rien, bien entendu. Elle était habituée à jouer la comédie.

Personne ne trônait au guichet à cette heure-ci. Plutôt logique, personne ne risque de débarquer à une telle heure. Stevenson se posa devant la porte d’entrée juste au moment où les phares d’une voiture illuminèrent le virage serré devant l’entrée. Celle-ci s’arrêta, un grand garçon en descendit, la portière claqua et le moteur s’éveilla en trombe. Une fois engagée dans le tournant suivant, le silence était de nouveau maître des lieux.

-« Bonjour, Jorgue. Ton voyage s’est bien passé ? » La femme tendit une main au jeune homme. « Je m’appelle Kathleen Stevenson, je suis la directrice de l’établissement où l’on t’a envoyé. Tu n’auras pas le choix de rester ici, je crois, donc j’espère que l’institut va te plaire. Mais allons discuter dans mon bureau, ce sera plus agréable qu’ici… »

Sur ces sages paroles, elle se retourna et avança, en s’assurant toutefois que sa nouvelle recrue la suivait.

Mon avion se posa doucement sur le tarmac usé de l’aéroport. Il faut croire qu’il y avait beaucoup d’engins volants qui décollaient et atterrissaient ici. Quelques minutes plus tard, je pus poser le pied sur la terre ferme, et ce n’était pas plus mal, j’ai un peu le vertige, alors prendre l’avion, c’est pas trop mon truc.

On m’avait dit de me rendre dans le hall d’entrée, ce que je fis. Je patientai la quelques minutes, et fini par m’asseoir sur un banc public. C’est alors que l’homme apparut. Il semblait vouloir rester discret. Il s’approcha doucement, sans bruit, et me chuchota en espagnol, comme s’il avait peur d’être entendu :

-« C’est bien toi, Jorgue Puedos ? »

J’hochai de la tête, et la sienne me fit comprendre qu’il fallait que je le suive. Sans doute était-il envoyé de MIS pour m’amener là-bas. En tout cas, s’il était aussi bavard pendant le voyage, celui-ci s’annonçait passionnant.

Nous embarquions dans une petite voiture. Il faisait noir dehors. La nuit venait de tomber, mais je ne savais pas quelle heure il était. Et, comme je l’avais deviné, l’homme ne desserra pas la bouche du trajet. Il faisait silencieux, aussi, je finis par m’endormir.

Et ce ne fut que le crissement des pneus qui freinent qui me réveilla. Une femme élégante se tenait là, debout, l’air légèrement sévère. Le temps que le chauffeur s’en aille, elle se présenta tout en me serrant longuement ma main. Kathleen Stevenson. Enchanté, pensais-je. Mais je n’avais pas eu l’occasion de placer quoique ce soit depuis que j’étais arrivé, jusqu’à ce qu’elle m’invite à la suivre dans son bureau. Elle se retourna et nous nous dirigions alors vers un bâtiment moderne. Je ne pipai mot.

Le nouvel agent n’était pas fort bavard visiblement. Il n’avait pourtant pas l’air intimidé. Mais c’était peut-être dans son caractère après tout. Ils traversèrent donc le hall d’accueil. Et Kathleen se retourna tout en grâce pour lui expliquer ce qu’il devait savoir. Sur le dossier de l’agent, il était écrit qu’il parlait français et espagnol. Elle ne maîtrisait pas ce dernier idiome, mais parlait parfaitement la langue de Molière.

-« Tu as peut-être vu que l’institut s’appelle Modern Institut of Seafront. Tu ne parles pas anglais donc je vais te traduire cela en français : Institut moderne du front de mer. Mais c’est une façade, parce que tu ne verras jamais de scientifiques ici. Je t’expliquerai la suite une fois que l’on sera confortablement installé dans mon bureau. »

Stevenson se retourna à nouveau, et ouvrit la porte qui était censé donner sur le domaine où se situait le laboratoire… sauf qu’il n’y avait visiblement qu’une forêt épaisse pour les recevoir. Le silence était de nouveau roi, et l’on ne pouvait entendre que le craquement des brindilles écrasées au sol et peut-être un hibou par-ci par-là. La nuit était fraîche, et la lune –tout à l’heure couverte par un nuage- éclairait maintenant brillamment le chemin, si bien que la lampe de poche resta éteinte dans la poche de la directrice.

Le bâtiment était moderne de l’extérieur, mais moderne de l’intérieur également. Il y avait un guichet où surveillait sans doute une personne les allées et venues la journée. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien cacher tout ça ? Un orphelinat n’a quand même pas besoin de tout ça !

Comme si Kathleen semblait lire dans mes pensées, elle m’expliqua en partie déjà la présence l’accueil. Une phrase me resta dans la tête… Tu ne parles pas anglais. Elle n’avait pas dit ça du tout sur un ton de reproche, néanmoins, cela m’inquiétait. Je me permis donc enfin d’ouvrir la bouche après ses explications:

-« C’est grave si je ne parle pas anglais ? » l’interrogeai-je avec une intonation de quelqu’un pris sur le fait… un fait grave. M’enfin était-ce de ma faute si je n’avais pas appris l’anglais ? Pourtant, ce n’était pas faute de n’avoir point voulu.

Nous continuions la route, une myriade de questions me venait en tête, m’assaillaient, me martelaient le crâne. Je soufflai un bon coup, chaque chose en son temps. J’allais avoir, je l’espère, toutes les réponses en temps voulu.

Ils continuaient tranquillement leur route vers le bâtiment, qui, déjà, à la lueur pâle de la lune, apparaissait devant leurs yeux. Quelques mètres les séparaient de leur destination finale. Une distance suffisante pour répondre à la question éminemment pratique de la jeune recrue, qui l’avait prononcé avec une voix qui trahissait une certaine inquiétude.

Même si cet institut se voulait un tant soit peu stricte et militaire, tous ces jeunes n’avaient pas eu une vie facile, et puis l’instinct maternel de la dame remontait parfois, malgré son self-control assez incroyable. Après tout, ce n’était pas son boulot à elle d’être méchante, sévère peut-être, mais pas méchante ! Il y avait les instructeurs pour ça… même si Kathleen n’en avait pas encore engagé… Aussi, elle répondit d’une voix douce et rassurante, sans être énervante, parce que le garçon qui était en face d’elle était tout de même plus âgé que les deux autres.

-« Tout se passe en anglais ici. Je te fais l’accueil en français aujourd’hui, mais c’est exceptionnel. Garde cela bien en tête. Tu devras l’apprendre sur le tas, avec l’aide des autres. Mais tu me sembles un garçon intelligent, je suis donc convaincue que tu y arriveras sans trop de problèmes! »

Ils étaient arrivés devant la porte, qu’elle poussa doucement pour éviter de réveiller les deux agents, et pénétra sur la pointe des pieds- pour éviter de faire grincer le parquet- dans son bureau.

-« Assied-toi donc là » dit-elle en désignant vaguement le siège devant son bureau. « Il est tard, nous n’allons donc pas faire long. As-tu une idée de la fonction exacte de ce bâtiment ? »

D’une voix douce calme et posée, la directrice répondit à ma question. Ainsi, je devrais apprendre l’anglais sur le terrain, et le plus vite possible. Je ne sais pas trop si je suis bon en langues étrangères. Bien sûr, je ne doute pas que j’y arriverai d’une manière ou d’une autre. Mais la question est de savoir si je vais y arriver suffisamment rapidement. Je me promettais intérieurement de faire de mon mieux, du moins, si l’institut me plaisait. Je ne répondis rien.

Le bâtiment apparut en face de nous. C’était un vieux bâtiment, contrairement au hall. Mais pas moche. Il avait quatre étages, et une tour au milieu. Les deux ailes du bâtiment formaient un angle droit. D’ici, je ne pouvais voir l’arrière du bâtiment. Est-ce que le tout formait un carré ? J’allais bien vite le découvrir.

Nous étions donc face à une porte vitrée que Stevenson ouvrit. Une fois à l’intérieur, elle se fit discrète pour une simple et bonne raison : les couloirs – celui-ci du moins – étaient hauts et grands. Du coup, cela raisonnait un peu. Une fois dans le bureau, elle était de nouveau à l’aise. Elle m’invita à m’assoir sur la chaise qui se tenait droit devant moi, avant de parler.

Elle me demanda si j’avais compris, toutes ces cachoteries. Enfin du moins, c’est ce que je comprenais lorsqu’elle parlait de « fonction du bâtiment ». Sa question était bonne. Est-ce que j’avais compris quelque chose ?

Elle avait parlé d’une façade, le MIS n’avait rien de scientifique. Elle m’avait également dit que j’étais obligé de rester ici. Pourquoi donc ? Y avait-il quelque chose à cacher, ou était-ce simplement le fait que je n’avais nulle part où aller, sinon ?

Je crois que je réfléchis mieux tout haut, si bien que sans l’avoir voulu, je me mis à parler :

-« Alors, si le nom est une façade, si je ne peux pas partir si ça ne me plaît pas, et si vous me demandez cela, c’est qu’il y a quelque chose de secret à cet institut… »

‘Fallait pas être un génie pour déduire ça. Mais qu’est ce qui pouvait bien être aussi secret ? La réponse était dans la question, mais ça me parut trop saugrenu…

L’agent assis en face de lui était en pleine réflexion. Il était sur la bonne voie – mais est-ce qu’on en attendait pas moins d’un futur agent du MIS ?- mais ne semblait pas avoir assez d’éléments. Kathleen prit sa respiration pour lui venir en aide, lorsqu’elle crut apercevoir une nouvelle lueur  dans ses yeux. Il y avait fort à parier que le garçon avait deviné. Et ça, Stevenson était entraînée à reconnaître les émotions de ceux qu’elle interroge vu son passé au SIS.

Pourquoi n’osait-il pas le dire alors ? Sans doute parce que c’était trop énorme. Et, en effet, c’était assez incroyable comme histoire. Que cela vienne d’elle constituait une grosse source de fierté. Mais cela avait rendu la tâche pour organiser le tout d’autant plus difficile.

-« Oui, oui, je crois que tu y es Jorgue ! » déclara Kathleen dans un élan d’enthousiasme qui réussit à la surprendre elle-même. Elle devrait s’entraîner à contrôler ses émotions à nouveau visiblement. « Hum, oui, donc, MIS peut également être l’acronyme du MI6, le service secret britannique, ou SIS, dont tu as peut-être déjà entendu parler… »

Elle marqua une pause pour voir la réaction du jeune homme, avant de reprendre :

-« Et en effet, le MIS est une toute nouvelle branche du MI6, formé…d’enfants ! » Elle aimait observer l’effet que cette énonciation avait sur ses visiteurs. « Ça peut te paraître loufoque, mais c’est exactement l’intérêt. Qui soupçonnerait un enfant d’espionner au compte de l’empire d’outre-manche ? »

La directrice était fatiguée, et elle avait encore beaucoup à faire. Et puis, Jorgue avait l’air épuisé – normal après un tel voyage- aussi, elle décida de rapidement clôturer.

-« Bien sûr, nous ne vous lançons pas dans l’aventure sans préparation préalable ! Ainsi, vous aurez des cours poussés – en anglais-, un entraînement physique exigent, et enfin toutes les techniques essentielles à tout agent qui se respecte. Et puis, tu prendras la nationalité britannique en restant ici. À vrai dire, tout est déjà arrangé pour que tu l'aies...»

Elle désigna la boîte devant elle, qui était distribué à tout agent.

-« Voilà ton box de bienvenu. Il contient ton manuel de l’agent, ton emploi du temps, quelques fournitures scolaires et quelques vêtements. Des questions ? »

Elle ne demandait même pas si l’agent en face de lui acceptait de rester ici. D’une part parce que pour elle, ça allait de soi,  et d’autre part parce que Jorgue était maintenant tenu par le secret.

Ainsi j’avais raison. On me proposait de devenir agent pour un pays qui n’était pas le mien, enfin apparemment si, puisque j’allais changer de nationalité cette nuit. Tout cela était un peu fort rapide – comme tout depuis ces derniers jours- je ne savais plus dans quel ordre exprimer mes idées, aussi je laissai continuer la directrice dans ses explications, en essayant, malgré la fatigue, d’emmagasiner un maximum d’informations. Cela me serait utile pour plus tard sans doute.

Je pris le box dans mes mains, le ramenai plus près de mon corps, et inspectai un peu son contenu, même si je le ferais en détail demain. Je vis entre autre plusieurs cahiers et un livre, un stylo et une bouteille d’encre, un maillot, quelques Tee-Shirts et autres vêtements. Mais il semblait y avoir plus.

Puis je reportai mon attention sur ce qu’avait dit la directrice. Des questions ? Oui, et beaucoup trop. Je mis rapidement et du mieux que je pus de l’ordre dans ma tête. Par quoi commencer ?

-« Mais… mais… » balbutiai-je, je ne voulais pas paraitre pour un froussard «C’est pas un peu dangereux, tout ça ? » Petite pause « Sinon, j’ai trop de questions, je crois qu’une bonne nuit de sommeil m’aidera à mettre de l’ordre dans mes idées… »

Jorgue prit le box du bureau, le posa sur ses genoux et inspecta le contenu brièvement, avant de parler d’une voix un peu moins assurée que d’habitude. Il semblait avoir peur, et sa question confirma cette pensée soudaine de Kathleen. Il avait besoin d’être rassuré.

Sa question était intéressante, et méritait réflexion. Était-ce dangereux ? Oui, évidemment. Et pourtant…

-« Je ne vais pas te le cacher, Jorgue, ce n’est pas de toute sécurité. Mais deux choses » dit-elle en levant légèrement le poing. Elle leva un doigt « En temps de guerre, où que tu sois, ce sera dangereux. » Elle leva un second doigt « Deuxièmement, je dirais que vous êtes vraiment entouré. Vous n’êtes jamais réellement tout seul. Cela n’exclue pas le risque zéro, néanmoins, mais on le réduit de mieux qu’on peut, notamment avec la formation que l’on vous prodigue. »

Elle se leva. Ce geste signifiait que l’entretien était fini. Elle se dirigea vers la porte, se retourna, et rouvrit la bouche pour parler, mais elle marqua une hésitation :

-« Je vais te montrer le dortoir, nous allons y aller en faisant le moins de bruit possible parce qu’il y a des agents qui dorment. Le sommeil est important, ici, parce que vos journées sont assez remplies. Nous nous reverrons demain matin pour régler quelques détails administratifs. »

Elle resta là. Avait-elle quelque chose d’autre à dire ? Non, il semble qu’elle n’avait rien oublié.

-« Tu viens ? »

Dangereux mais pas trop, voilà ce qui ressortait de la réponse de la directrice. C’était tentant tout cela, il fallait bien le dire. Une formation complète, aussi bien intellectuelle que physique : un esprit sain dans un corps sain comme on dit, n’est-ce-pas ?

J’étais motivé et prêt à donner le meilleur de moi-même. Mais pas tout de suite, parce que j’étais fort fatigué de ces derniers jours bien remplis. Et donc, la proposition de Kathleen de rejoindre mon dortoir et de plonger dans un lit confortable arrivait comme du pain béni.

Je me levai donc, et me dirigeai vers elle. Ceci constituait pour moi une réponse bien claire et valable. J’étais prêt à la suivre pour découvrir mon nouveau chez moi ! J'espérais tout simplement y passer quelques années heureuses de ma vie ici. Même si, bien sûr, la guerre n'était pas un contexte joyeux, cet institut était une formidable opportunité pour ma vie future - si je survivais au conflit. Bref, du tout bénef.

L’agent se leva et rejoignit sagement la directrice. Ils étaient fin prêt pour monter au dortoir – discrètement – et finalement clôturer définitivement cette discussion. Kathleen se retourna et recommença à marcher sur la pointe des pieds.

Elle se dirigea vers l’escalier, l’emprunta sans faire un bruit, avant, finalement, qu’ils se retrouvent devant la porte du dortoir. On pouvait entendre, à travers la porte, un léger bruit de ronflement. Elle poussa doucement la porte, qui fit un grincement effroyable. Elle devrait penser à huiler ça. Encore quelque chose à rajouter aux tâches à faire. Mais heureusement, les deux enfants déjà présents étaient bien enfouis dans les bras de Morphée.

Elle chuchota à Jorgue :

-« Ton lit se trouve là. » elle désigna le lit qui se trouvait à côté de celui de Matthias. « Evite de faire du bruit en t’installant… Bonne nuit ! »

Et elle laissa seul l'agent, qui était plongé dans le noir. Heureusement pour lui, la lune luisait au travers le fenêtre, éclairant faiblement la pièce.

La directrice se retourna, et avança doucement vers l’escalier qui se trouvait plus loin. Ma curiosité était de nouveau piquée à vif, puisque je rentrais dans une zone encore non-visitée. Malgré la fatigue, donc, je fus attentif comme jamais.

La femme monta sans bruit les escaliers, et je tentai de l’imiter, mais le succès n’y fut pas vraiment. Heureusement, lorsque nous arrivâmes au second étage, les deux agents présents dormaient toujours.

De toute façon, le grincement de la porte fut bien plus brouillant que le grincement du parquet sous mes pas. Kathleen jura avant de rentrer dans la grande salle sombre : le dortoir. Il y avait toute une série de lit. Un par agent. Tout au fond de la pièce, deux lit étaient déjà occupés, mais je ne vis pas comment étaient les agent parce que la clarté était à peine suffisante dans la salle pour que je m’installe. Je les verrais demain matin. Ils renflaient légèrement, mais pas de quoi gêner quelqu’un d’aussi fatigué que moi. Eux aussi devaient être fatigués.

La directrice me souhaita bonne nuit et puis me laissa seul, dans le noir. Mais je n’ai pas peur du noir, ça tombe bien. Mon lit était déjà fait, tant mieux, je n’étais même pas sur de savoir faire cela correctement, à vrai dire. J’avais vraiment beaucoup à apprendre, et je ne m’en rendais compte que maintenant. Maintenant, parce que j’étais réellement plongé dans la vie. C’était plus facile avant.

Je me déshabillai pour ne rester plus qu’en caleçon, et mon plongeai dans mon lit. Il était plutôt confortable. Du moins, c’est ce qu’on pourrait croire vu que je me suis endormi instantanément.