01 juillet 1945

Je suis maintenant parti du MIS depuis quelques mois. Les premiers jours, ça a vraiment fait très bizarre. Une sorte de sensation de vide immense, de désorientation aussi. Et puis de solitude. J’avais l’impression d’être lâché dans la nature, seul, abandonné. Comme la rentrée universitaire n’avait lieu qu’en septembre, j’en ai profité pour réaliser un tour d’Europe. La Grande-Bretagne m’avait offert une bourse pour services rendus à la nation, ce qui me permettait de réaliser ce projet.

Au début, c’était délicat évidemment. Après tout, l’Allemagne n’avait pas encore capitulé à l’époque. Il y avait encore beaucoup de soldats partout et les trains étaient encore fort surveillé. La différence après le 8 mai était saisissante : plus aucun contrôle tout d’un coup. C’est comme si tout le monde était fatigué et que tout le monde était rentré chez lui pour se reposer. C’était compréhensible, en même temps. Cette guerre avait sans doute épuisé tout le monde.

Il y a vraiment de très beaux coins en Europe, avec un petit coup de cœur pour les pays de l’Europe du Sud-Est, surtout la Yougoslavie. Les paysages sont là-bas magnifiques, c’est vraiment dépaysant. Beaucoup de villes ont malheureusement été dévastées et les ravages de la guerre sont clairement visibles dans plusieurs grandes cités européennes. Je me demande combien de temps ça va prendre pour tout reconstruire…

Maintenant, je suis de retour en Angleterre. Je vais faire mes études à Oxford. J’y ai trouvé un petit appartement pas trop cher. De nouveau, mes études sont couvertes par l’État Britannique. Je vais étudier le droit, je pense que c’est une branche qui me convient bien. Cela dit, je pense que je retournerai au MIS après mes études pour travailler, mais là, j’avais besoin d’un peu voir ce qu’il y avait au dehors… Ce n’est que pour mieux y revenir !

Dans quelques jours, c’est mon anniversaire. Kathleen m’a proposé de venir le fêter au MIS et ce n’est pas une mauvaise idée. Après tout, je ne connais encore personne ici, ce serait un peu triste de fêter ça tout seul. J’ai hâte de revoir tous mes bons amis.

À très vite, cher journal !