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 Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!

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Kathleen Stevenson
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MessageSujet: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKDim 2 Fév - 21:59



C’était le psychologue de MIS qui l’avait trouvé. Oui, Kathleen avait exigé un psy en permanence à l’institut parce qu’elle se rendait compte qu’ils en avaient vraiment besoin. Ce qu’ils vivaient au quotidien les tourmentaient et les malmenaient. Et ça, Kathleen l’avait particulièrement remarqué au retour de mission de Matthias et de Gabriel.

Un enfant égaré sur la route, quasi assommé, devant le bâtiment ; voilà la première vision que Richard Hopkins, le psychologue, avait eu en allant faire son jogging. Tout de suite, il savait ce qu’aurait fait la directrice à sa place. Elle  aurait pris le gosse dans ses bras et l’aurait de ce pas emmené à l’institut pour qu’il se fasse soigner et qu’il passe la nuit à l’institut. Après, on aviserait.

C’était assez fascinant de voir comme l’homme comprenait bien la femme qui les dirigeait. À coup sûr, il savait interpréter ses réactions et dire sans une once d’hésitation ce qu’elle avait derrière la tête. Bien sûr, il avait un certain don pour ça – il n’était pas psy pour rien – mais entre eux, c’était particulièrement fort. Stevenson ressentait bien ce trouble d’ailleurs, c’est peut-être pour ça qu’elle avait voulu engager cet homme et pas un autre
.
Après avoir fait tout ça, il retrouva la directrice dans son bureau pour lui expliquer la situation, et, sans surprise, la femme approuva ce qu’il avait fait. Elle parlerait avec le gosse le lendemain pour voir comment il allait. Il n’était pour le moment pas question qu’il reste ici. Enfin, pourquoi pas, après des tests éventuellement. Mais comme avec Thomas, elle devrait se montrer prudente dans ce domaine-là. Elle devrait poser les bonnes questions pour voir si le garçon était apte à rester ici, auquel cas elle se ferait bien sûr un plaisir à l’accueillir ici. Autrement, elle l’enverrait dans un orphelinat – puisqu’il s’agissait très probablement d’un orphelin – de bonne qualité, et il s’en sortirait tout seul.

Elle ne savait pas trop comment elle allait aborder l’affaire, qui arrive plus vite qu’elle ne le pensait. Déjà, elle avait le petit garçon qui passait ses cheveux bruns et ses yeux bleus par l’entrebâillement de la porte, pour voir s’il pouvait rentrer.

-« Entre, mon garçon ! » s’exclama-t-elle avec enthousiasme. « Comment vas-tu ? Tu as passé une bonne nuit, ici ? Et, au fait, comment tu t’appelles ? »

Elle devait s’arrêter au niveau des questions ! Sinon, le pauvre ne saurait plus où donner de la tête ! Mais elle était tellement curieuse d’entendre son histoire.  
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKDim 9 Fév - 13:26

Je me réveillai en sursaut. La lutte, cette nuit, avait été difficile, et je ne me sentais pas vraiment reposé. Les draps gisaient au sol, témoins fantomatiques de mes cauchemars.
Hein ?
Pourquoi venais-je de me réveiller dans un lit ? J’avais beau chercher dans ma mémoire, les dernières images qui ressurgissaient étaient vaguement constituées d’eau. Je savais que j’avais réussi. J’avais débarqué illégalement sur le territoire britannique.
C’était donc ça.
J’avais été repéré. On m’avait trouvé, et placé en détention. Je savais qu’ils n’avaient pas le droit, que je n’étais qu’un enfant. Mais en temps de guerre, ils avaient très bien pu me prendre pour un espion et me jeter au fond d’une cellule humide jusqu’à ce que j’avoue ce qui les arrangeait.
Sauf que la pièce dans laquelle je venais de me réveiller n’avait rien d’une cellule. Elle aurait même mérité le nom de chambre, si les murs gris s’étaient débarrassés de leur austérité au profit de quelque décoration.
Je me redressai sur un coude, pour pouvoir jeter un regard d’ensemble. L’angoisse qui m’étouffait au réveil s’était à nouveau rangée dans mon ventre, reprenant sa place familière. Un lit en fer, un parquet usé, une unique fenêtre, une porte probablement verrouillée, et une chaise en bois. Sur cette dernière reposaient mes habits, et je réalisais avec une pointe de gêne que l’on m’avait dévêtu.
Et soigné.
Mes muscles me faisaient moins souffrir, ma peau sentait un mélange d’herbes et d’hôpital, et un bandage serrait ma cheville gauche. Je basculais mes jambes sur le côté du lit, profitant du mouvement pour m’asseoir. Il fallait que je m’habille avant que quelqu’un n’entre. Je tendis le bras pour attraper ma chemise blanche, et remarquai du même coup que ce n’était pas la mienne. Elle avait parfaitement la bonne taille, et semblait neuve. J’avais toujours porté des habits trop grands pour moi, d’une toile rêche. Les habits devenus trop petits des enfants des marins.
J’enfouis mon visage dans la douceur du tissu blanc, qui sentait la lessive propre et pris une grande inspiration. Puis j’entrepris de boutonner l’habit sur ma poitrine.
Je me penchai à nouveau pour m’emparer du pantalon, et me fis les mêmes observations que pour la chemise. Une fois complétement vêtu, je me résolu à partir en reconnaissance de cet endroit. À ma grande surprise, la porte n’était pas fermée à clé. Toutefois, à côté de la poignée, je trouvais un petit mot, tapé à la machine à écrire.

Bienvenue à toi. Comme tu es nouveau, nous te demandons de n’adresser la parole à personne. Tu es prié de te rendre au bureau de la directrice, que tu trouveras au troisième étage. Je t’attends.
Kathleen Stevenson


Il me fallut quelques instants avant de comprendre le mot. Mes seules notions d’anglais reposant sur mes lectures, je n’avais jamais eu l’opportunité de réellement parler cette langue. Je l’avais entendue hurler au porte, mais ce vocabulaire peu distingué et très spécifique ne suffisait pas pour saisir des mots tels que « prié » ou « adresser ». J’arrachais finalement leur signification aux mots, un par un.
Soit.
Machinalement, je refis mon lit. C’était tout ce qu’il me restait pour repousser le moment où je devrais quitter cette chambre finalement bien rassurante. Je pris aussi le temps de me remémorer tout ce que je savais de cette nouvelle langue. Puis, lorsque je m’estimais enfin capable de mener une conversation, je poussais la poignée.
Je vis mal comment j’aurais pu demander mon chemin à quelqu’un, les couloirs étant déserts. Sans doute à cause de l’heure bien matinale.
Je trouvais la porte du bureau sans problème. Je toquais deux fois, faiblement, mais personne ne répondit. Je me résolus donc à ouvrir la porte tout doucement, passant ma tête par l’entrebâillement.

- Entre, mon garçon ! Comment vas-tu ? Tu as passé une bonne nuit, ici ? Et, au fait, comment tu t’appelles ?

Une femme à l’allure sympathique venait de m’adresser la parole d’un ton bien enjoué pour un petit matin. Là encore, il me fallut quelques instants pour comprendre le sens de sa phrase et élaborer une réponse. Je sentais avec délice les rouages de mon cerveau se mettre en place.

- Je m’appelle Aaron. Euh, Aaron Janow, Madame. J’ai… bien dormir, merci. Je peux demander vous où nous sommes ?

Oups. J’avais conscience d’avoir truffé ma phrase de fautes. Mais c’était trop tard pour me reprendre. Je n’avais plus qu’à espérer avoir été à la hauteur.
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKDim 16 Fév - 15:26

Le garçon entra dans le bureau d'un air timide. Avec un sourire doux, Kathleen lui indiqua le fauteuil en face du bureau dans lequel il pouvait s'installer. La directrice songea que le gamin n'était pas dans un très bel état. La dernière fois qu'elle avait vu des enfants arriver si amochés, c'étaient ses deux premières recrues, qui étaient maintenant devenues des agents accomplis. Bizarrement, les enfants les plus malmenés dans le début de leur vie devenaient les agents les plus fiables. C'était une bien triste constatation, songea Kathleen. Lorsque le garçon répondit à la question de la directrice, cette dernière eut un sourire léger. Elle appréciait beaucoup les efforts que faisait le gamin pour parler anglais, ça prouvait qu'il avait déjà envie d'être intégré, même sans savoir où il était vraiment. Elle répondit donc en anglais, avec un sourire compréhensif et désolé.

" - J'aurais bien aimé parler avec toi en norvégien, malheureusement je ne connais pas cette langue. Mais ne t'inquiète pas, tes progrès en anglais seront rapides ici. "

La directrice reprit son souffle, et esquissa un nouveau sourire rassurant à sa nouvelle recrue. Elle avait moins d'inquiétude avec lui qu'elle avait pu avoir avec d'autres recrues moyennement motivée. Elle se dit qu'elle n'aurait pas besoin de pousser cet enfant dans ses derniers retranchements, elle n'en avait d'ailleurs pas envie - il avait assez souffert pour le moment.

" - Nous sommes au Modern Insitut of Seafront, et je suis Kathleen Stevenson, la directrice de cet établissement. Sa façade montre qu'il s'agit d'un institut de recherche sur le milieu littoral, mais c'est une ruse pour cacher la réelle fonction de cet établissement : un orphelinat. Nous accueillons ici de jeunes orphelins qui viennent du monde entier, dans le but de les entraîner. Dans le contexte actuel de guerre, les enfants sont des atouts précieux dans le domaine du renseignement, car ils sont indétectables. Le but de chaque enfant parmi nous est de se battre contre le régime nazi pour libérer l'Europe. Cependant nous ne forçons personne : chaque enfant est libre de refuser une opération qu'on lui propose. De plus, nous nous assurons que l'entraînement de l'enfant est suffisant avant de l'envoyer en opération. Lors de cet entraînement, les recrues sont traitées comme des enfants normaux, nous les choyons en échange d'une discipline exemplaire. Te sens-tu sensibilisé à cette cause ? "

La directrice n'osa pas tout de suite demander s'il était prêt à risquer sa vie pour sauver l'Angleterre et l'Europe en général. C'était bien trop demander à un enfant de cet âge, qui avait déjà subi trop d'épreuves. Cela mettait d'ailleurs Kathleen mal à l'aise : elle ne savait plus comment poser cette question aux nouvelles recrues. Comment leur demander si leur engagement contre le nazisme était suffisant pour intégrer les rangs du MIS ? C'était une question aussi difficile que nécessaire, et en fonction de la réponse de l'enfant, la directrice aviserait en temps voulu...
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKVen 28 Fév - 14:43

Je me dirigeai timidement vers le fauteuil que la directrice me montra d’un sourire. Je m’assis tout au bout, n’osant toucher ni au dossier ni aux accoudoirs. J’aurais bien aimé, pourtant, pouvoir me détendre dans le cuir usé. Mais je me forçais à rester bien droit, les mains sur les genoux. Elle avait souri en m’entendant parler, comme je le redoutais. Mais ce n’était qu’un éclat d’amusement teinté de compréhension que je lisais dans son regard. J’avais appris à comprendre certaines choses, juste avec les yeux des gens. Les grandes personnes ne montrent jamais ce qu’ils pensent, et le disent encore moins. Je ne comprenais pas toujours pourquoi ils étaient tous aussi compliqué. Mais ce que j’avais compris, par contre, c’est que leurs yeux, eux, ne cachent rien, ou presque. Même si je me trompais parfois…

- J'aurais bien aimé parler avec toi en norvégien, malheureusement je ne connais pas cette langue. Mais ne t'inquiète pas, tes progrès en anglais seront rapides ici.

Je fus tenté un bref instant de croire à son sourire – décidément, elle n’arrêtait pas ! – mais quelque chose, dans sa phrase, m’interpela. Comment savait-elle que j’étais norvégien ? Moins d’une minute auparavant, elle ne connaissait même pas mon prénom. Mon accent était-il si typé ? Mon nom si typique ? Ou avait-elle fait semblant de ne pas savoir qui j’étais, pour que je me sente, moi aussi, détenteur d’informations ? J’étais trop las pour chercher une réponse. D’autant plus que ce qui suivit requérait toute mon attention.

- Nous sommes au Modern Institut of Seafront, et je suis Kathleen Stevenson, la directrice de cet établissement. Sa façade montre qu'il s'agit d'un institut de recherche sur le milieu littoral, mais c'est une ruse pour cacher la réelle fonction de cet établissement : un orphelinat. Nous accueillons ici de jeunes orphelins qui viennent du monde entier, dans le but de les entraîner. Dans le contexte actuel de guerre, les enfants sont des atouts précieux dans le domaine du renseignement, car ils sont indétectables. Le but de chaque enfant parmi nous est de se battre contre le régime nazi pour libérer l'Europe. Cependant nous ne forçons personne : chaque enfant est libre de refuser une opération qu'on lui propose. De plus, nous nous assurons que l'entraînement de l'enfant est suffisant avant de l'envoyer en opération. Lors de cet entraînement, les recrues sont traitées comme des enfants normaux, nous les choyons en échange d'une discipline exemplaire. Te sens-tu sensibilisé à cette cause ?

Ça semblait un peu trop… beau pour être vrai. Comme si on m’offrait ce poste de héro dont je rêvais petit. Comme si on m’offrait enfin la réponse à cette foutue question : qu’est-ce que je fais là ? Le sort m’avait fait trop intelligent pour être enfant, trop coupable connaître la saveur de l’insouciance et trop sensible pour ne pas m’en soucier. Le sort m’avait fait coupable, intelligent et sensible, trois caractéristiques qui se marient mal dans l’esprit d’un petit humain. Dans les livres, les héros utilisent leur don pour sauver la planète. Loin de moi tant de présomptions, mais là, cette Madame Stevenson entrouvrait une fenêtre. Je pouvais être utile. Je pouvais réparer le mal que j’avais fait. Mieux encore, je pouvais faire le bien !
Sauf que…

- Je… Ce ne sont pas les nazis qui ont tué ma maman, mais moi. Et ce ne sont pas les nazis qui ont tué mon papa, mais le hasard, Dieu, l’univers, ou nommez-le comme vous voulez. Mais les nazis ont tué beaucoup de parents, et d’enfants. Peut-être même Tanja…

Je marquais une pause, plus vraiment sûr de savoir où je voulais en venir. L’usage d’une langue que je n’avais que lue demandait des efforts de concentration que j’étais trop fatigué pour faire. Mais que je m’efforçais de faire quand même. Je voulais que cette directrice croie en moi.

- Je ne suis pas sûr de comprendre toutes les nuances du mot sensibilisé en anglais, désolé Madame. Mais si j’ai suffisamment compris, que je crois que ma réponse est oui.

Sur cette banale marque d’acceptation, l’énormité de ce à quoi je faisais face me frappa de plein fouet. Entrainement, opération, discipline, cause. Tant de mots tout droits sortis d’un roman d’espionnage. se battre. Je n’avais que 8 ans. Étais-je prêt à me battre pour quelque chose dont je ne savais presque rien ? Soudain, une question me brûla les lèvres. La peur de l’impertinence ne me retint qu’une fraction de seconde. J’avais besoin de savoir avant que cet entretien ne continue :

- Est-ce que… Est-ce que je vais devoir tuer des personnes, si je peux entrer dans votre orphelinat ?
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKDim 2 Mar - 17:40

L'enfant qui s'assit en face de la directrice semblait épuisé. Kathleen songea qu'il aurait besoin d'une cure de remise en forme, d'un régime spécial avant de pouvoir commencer l'entraînement physique intense. Elle nota cela sur un papier pour y penser. C'était une procédure qui avait déjà servi pour deux recrues, et ça avait bien marché à chaque fois. D'ailleurs ces deux recrues étaient devenues des agents exemplaires.

Kathleen observait la réflexion du garçon. Il semblait totalement perplexe, un peu perdu, pas très confiant. Et c'était naturel, le discours qu'elle tenait là était difficile à croire, surtout pour des enfants. D'ailleurs, les doutes d'Aaron prouvaient que c'était un garçon intelligent et qu'il était loin d'être naïf - aucun doute, il ferait une bonne recrue. La directrice avait une seule inquiétude, c'est que le petit entre dans un certain mutisme, un peu comme ce qui était arrivé à une recrue arrivée il y a quelques mois. Ca arrivait parfois avec les enfants trop intelligents qui réfléchissaient beaucoup et avaient vécu des horreurs qui leur avait fait passé leur envie de s'exprimer au monde. Au grand soulagement de la directrice, le garçon avait tout de même une élocution particulièrement développée, surtout dans une langue qu'il ne connaissait pas.

Kathleen sourit doucement en l'entendant parler ainsi. Elle ne comprit pas tout dans le discours du petit, elle imaginait qu'il évoquait certains passages de sa vie, des personnes qui avaient croisé son chemin. Personne ne pourrait vraiment comprendre ce discours - pourquoi le petit aurait-il tué sa mère ? La directrice ignorait qui était Tanja, mais en écoutant les paroles du garçon, elle comprit rapidement qu'il était parfaitement conscient de ce que les nazis faisaient en Europe, même s'il n'avait pas été confronté à eux directement. Elle sentait qu'Aaron avait profondément conscience que les nazis faisaient le mal et décimaient la population européenne. D'ailleurs, le garçon confirma son désir d'engagement d'un "oui" des plus convaincants. Décidément, il s'exprimait très bien en anglais, même si certaines tournures de phrases lui semblaient vagues. Ce petit souci serait probablement réglé en moins d'une semaine avec une remise à niveau intensive en langue anglaise.

" - Très bien. "

Kathleen lui adressa un sourire compréhensif. Elle posait cette question à tous les enfants, et les poussaient dans leurs derniers retranchements lorsqu'elle sentait que les gamins n'étaient pas assez conscients ou réfléchis face à cela. Mais ici, elle ne sentait aucune utilité de creuser un peu plus dans les pensées de la nouvelle recrue. La compréhension se lisait sur son visage, la réflexion aussi. Tous les enfants de l'institut étaient particulièrement intelligent, mais celui-ci semblait dépasser beaucoup des résidents actuels : une telle intelligence à un âge aussi jeune était presque effrayante. Mais c'était aussi un atout considérable pour réussir dans les tâches qui sont demandées aux agents. La directrice s'apprêta à demander à Aaron s'il avait des questions, des remarques, ou n'importe quelle réaction qu'il voulait exprimer. Mais il la devança, ayant compris de lui-même qu'il pourrait s'exprimer comme il le désirait à l'institut.

Kathleen sourit de plus belle, songeant à l'intelligence du gamin, qui avait déjà compris où il se trouvait sans même presque ne rien savoir sur l'institut. Mais ce sourire fut bref et s'effaça rapidement, face à l'importance et à la gravité de la question. La directrice prit quelques secondes pour réfléchir avant de donner une réponse. Elle ne voulait pas mentir aux enfants, elle tenait à les prévenir sincèrement de ce qui les attendrait en mission. Mais elle ne savait pas toujours comment aborder les sujets sensibles, elle ne pouvait oublier qu'ils n'étaient que des enfants et elle tentait malgré tout de préserver l'innocence de la jeunesse - ce qui était évidemment peine perdue. Finalement, elle prit la parole d'un air sérieux et grave.

" - Nous ne vous demanderons jamais de tuer quelqu'un en mission. Il y a des sniper et des soldats adultes pour cela, l'institut n'a pas été créé pour cibler les ennemis à abattre - le gouvernement n'accepterait jamais de former des enfants meurtriers, et moi non plus. Nous vous demandons lors de mission de récolter des informations, et rien de plus. Le but est d'introduire des enfants dans les hautes sphères du nazisme, là où un adulte serait immédiatement repéré, pour récolter des informations sensibles susceptibles d'aider l'Angleterre à gagner cette guerre. Néanmoins, vous serez entraînés à tirer, et à tuer en combat, mais uniquement dans un but défensif. Je ne vais pas te mentir : les agents envoyés en mission prennent de gros risques et sont exposés à des situations très périlleuses dans le cas où leur couverture saute. Ca n'est jamais arrivé pour le moment, mais si vous êtes repérés, les nazis n'auront aucune pitié pour vous : nous espérons alors que vous serez capables de donner la mort pour préserver votre vie. Mais les missions sont conçues pour éviter à tout prix de vous exposer à ce genre de situation, et je le répète, pour le moment, aucun enfant envoyé en mission n'a eu à tuer quelqu'un. "

Kathleen reprit sa respiration, et tenta de sonder les yeux du jeune garçon. Qu'allait-il penser de cela ? Comprendrait-il vraiment qu'il existe des situations où l'on peut être obligé de tuer pour survivre ?

" - As-tu des remarques, ou d'autres questions ? "

La directrice était calme et à l'écoute, désireuse de montrer qu'elle était là pour ça, et que sa disponibilité pour les enfants était toujours sa priorité - elle l'avait d'ailleurs déjà prouvé, c'est pourquoi les enfants préféraient s'adresser à elle en cas de problème qu'à un autre professeur.
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKMar 4 Mar - 17:23

Elle semblait vraiment gentille. Maternelle ? Je ne pouvais pas me représenter le sens de ce mot. Mais Madame Stevenson était probablement maternelle. Elle faisait tout pour me mettre à l’aise. La compassion se lisait dans ses yeux, de même que de l’ouverture. Certes, ce n’était pas un sentiment, ni une émotion. Mais, malgré mon vocabulaire élaboré, je ne trouvais pas d’autre mot pour décrire ceci. Si j’avais eu cent ans de moins, je me serais sûrement mis à pleurer. Si j’avais eu cent ans de moins, je me serai jeté dans ses bras. J’aurais tout donné pour avoir une maman comme elle.
Cela perturbait ma vision de l’autorité. Je n’en avais pas connu beaucoup, mais aucune ne m’avait jamais semblé bienveillante. L’autorité paternelle ne m’avait apporté que des reproches, de la culpabilité, et des coups. Tout est toujours de ta faute, sale gosse. L’autorité scolaire s’était révélée inutile et arbitraire. Si tu n’es pas comme tout le monde, tu te tais. Sur les docks, derrière le désordre apparent, chacun savait implicitement où était sa place. Tu fais ce que tu as à faire, et c’est tout. Et mes tuteurs adoptifs n’avaient pas osé user d’une quelconque autorité sur moi. Le pauvre petit, on ne va pas l’embêter avec des règles et des ordres…
Mais ici… J’étais devant le bureau et elle derrière. J’étais un orphelin perdu, et elle était Directrice. Et pourtant, elle me parlait comme si je valais quelque chose. Comme si je comptais pour elle, alors qu’on ne se connaissait même pas. Peut-on diriger et aimer en même temps ? Comment faisait-elle ? J’avais vraiment envie de me jeter dans ses bras. Mais un bureau massif et une ridicule fierté m’en empêchait.
La réponse qu’elle me donna, après un autre de ses sourires, ne me satisfit que partiellement. Mais j’étais content, parce qu’elle avait été honnête avec moi. Elle m’avait donné une réponse d’adulte, et je lui en étais reconnaissant.
Toutefois… Tuer, ou être tué. Je ne pouvais imaginer ni l’un ni l’autre. Plus tard, je voulais être médecin et sauver des vies. Je ne pouvais pas en priver quelqu’un. Les nazis étaient peut-être les méchants de l’Histoire, ils restaient humains. Et leur ôter la vie ne la rendrait pas à ceux qui l’avaient déjà perdue. Et les nazis avaient peut-être des familles, eux aussi. Des petits garçons comme moi, qui ne pouvaient pas comprendre que leurs idéaux étaient corrompus puisqu’ils n’avaient jamais eu la chance de connaître autre chose. Serais-je capable de faire des orphelins et des veuves, si ma vie en dépendait ? Je ne pouvais pas mourir non plus. Je m’étais promis de survivre, coute que coute, après ma tentative de noyade. J’avais gravé cette promesse dans ma chair, je l’avais griffée sur le papier. Je ne pouvais pas tuer, je ne pouvais pas mourir.
Je haussais les épaules. Je laisserai le hasard choisir le moment venu, même si je ne croyais pas au hasard…
Madame Stevenson me demanda si j’avais d’autres questions. Je fermai les yeux un bref instant, pris une grande inspiration. J’avais plein de questions. Les autres enfants étaient-ils tous comme moi ? Allais-je pouvoir m’intégrer ? Y avait-il des filles, dans cet institut ? En quoi allaient réellement consister les cours ? Les enseignants étaient-ils à la hauteur ? Allait-elle me faire parler à quelqu’un de mes marques, sur mes poignets ? Et si je les décevais ? Allais-je être obligé de jouer au foot ? Et de manger des artichauts ? Allais-je avoir ma chambre pour moi ? Y avait-il des cours d’art ?
Je rouvris les yeux avant de me laisser noyer par toutes ces interrogations. Les réponses viendraient toutes seules, en temps voulu. Une seule comptait, au final...

- D’accord. On verra, alors… Je… Oui, j’aurais une seule autre question.

Mais devais-je vraiment la poser ? J’avais tellement peur des conséquences ! Je n’avais pas envie de voir cette porte se fermer. Je ne voulais pas me retrouver dans une autre famille d’accueil, obtenir mon diplôme à la fin de la guerre, et devenir enseignant, avocat ou chimiste…

- Et si… Si je n’y arrive pas ? Si je ne suis pas assez bien pour ici ?
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKMer 5 Mar - 19:26

Le petit Aaron avait un air mitigé face à ses propos. Sa question n’était pas évidente, en même temps. Aucune réponse toute faite à une telle interrogation ne tenait pas la route, ne fut-ce qu’une minute. Qu’avait voulu dire la directrice ? Simplement que le risque était présent, et que l’on peut s’attendre à tout en mission. Aussi à tuer, parce qu’on avance dans un monde de barbares où la violence physique est toujours la solution « facile ». Mais là encore, est-ce facile de tuer un être humain ? Non. La réponse tenait en un mot.

Le petit était intelligent, cela ne faisait aucun doute, et cela n’aurait pas étonné Kathleen qu’il la pousse plus loin dans cette interrogation, pour tester son éthique. Beaucoup lui en avaient d’ailleurs fait le reproche – et le lui faisaient toujours ─ quant au fait d’utiliser des enfants. Elle en avait conscience. C’était vraiment limite. Mais c’est toujours pareil dans les grands débats de société. Et puis, ici, au moins, elle pouvait se défendre par le fait qu’elle les traitait avec le plus grand soin.

Mais, étonnamment, il ne le fit pas. Sans doute fut-il tenté de lui poser plus de questions ; on pouvait presque voir de gros points d’interrogations défiler dans ses yeux, que le petit ferma un instant, avant de poster une seule question, assez délicate également. Mais moins que la précédente, heureusement. Stevenson pensa à ce moment qu’elle ferait bien de préparer des réponses aux questions qu’on pouvait lui poser. Mais ces enfants étaient tellement… imprévisibles, en même temps.

Qu’est-ce qu’on faisait d’un enfant qui n’ « y arrive pas » ? Bonne question. Heureusement, jusqu’ici, ce n’était pas encore arrivé. Oh, oui, bien sûr, la directrice avait déjà du renvoyer des petits rigolos, mais c’était justifié, après ce qu’ils avaient fait.  Mais même ces deux fois-là, elle avait fait en sorte de les placer dans le meilleur orphelinat possible, là où elle aurait très bien pu s’en débarrasser vite fait ; elle avait assez de boulot comme ça !

Mais Mme Stevenson n’aimait pas le mot échec. C’était déjà assez pénible comme ça, pas besoin de fustiger là-dessus d’avantage. Quand on a raté, on peut toujours faire mieux la prochaine fois, et s’améliorer sans cesse. Alors renvoyer un enfant parce qu’il  n’y arrive pas, c’est tout de suite bien plus délicat.

« Un tel cas ne nous est encore jamais arrivé, et, je l’espère, ne nous arrivera jamais. On peut faire des bêtises graves, alors, oui, là, un placement dans un orphelinat de très bonne qualité est envisageable. Mais la question est plus délicate quand la seule raison valable est de ne pas y arriver. Vois-tu, tout est fait ici pour que tu réussisses pour un mieux, parce que l’encadrement est très fort. C’est vraiment une question difficile à envisager cas par cas. Si ça peut te rassurer, tu remplis déjà au moins deux conditions sine qua non à la réussite ici : le fait d’être orphelin, et le fait d’être intelligent. La troisième condition, c’est d’être en bonne forme physique. Mais si ce n’est pas le cas, nous pouvons y remédier avec nos programmes personnels. Bref, je ne me fais pas de soucis pour toi. Et si, par le plus grand des malheurs, ça n’allait vraiment pas, alors nous te placerions dans un très bon orphelinat… Mais j’ai l’œil, et je suis plus vigilante qu’avant, et je crois que tu vas réussir, même si bien sûr, il va falloir travailler dur. Mais c’est valable pour tout le monde… »

Ouh… Elle avait beaucoup parlé ! Elle espérait remplir les attentes du petit, et sinon, il ferait surement une remarque ou pousserait l’interrogation plus loin.

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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKMer 11 Juin - 20:56

Elle semblait vraiment gentille. Maternelle ? Je ne connaissais pas le sens de ce mot. Mais Madame Stevenson était probablement maternelle. Elle faisait tout pour me mettre à l’aise. La compassion se lisait dans ses yeux, de même que de l’ouverture. Certes, ce n’était pas un sentiment, ni une émotion. Mais, malgré mon vocabulaire élaboré, je ne trouvais pas d’autre mot pour décrire ceci. Si j’avais eu cent ans de moins, je me serais sûrement mis à pleurer. Si j’avais eu cent ans de moins, je me serai jeté dans ses bras. J’aurais tout donné pour avoir une maman comme elle.
Cela perturbait ma vision de l’autorité. Je n’en avais pas connu beaucoup, mais aucune ne m’avait jamais semblé bienveillante. L’autorité paternelle ne m’avait apporté que des reproches, de la culpabilité, et des coups. Tout est toujours de ta faute, sale gosse. L’autorité scolaire s’était révélée inutile et arbitraire. Si tu n’es pas comme tout le monde, tu te tais. Sur les docks, derrière le désordre apparent, chacun savait implicitement où était sa place. Tu fais ce que tu as à faire, et c’est tout. Et mes tuteurs adoptifs n’avaient pas osé user d’une quelconque autorité sur moi. Le pauvre petit, on ne va pas l’embêter avec des règles et des ordres…
Mais ici… J’étais devant le bureau et elle derrière. J’étais un orphelin perdu, et elle était Directrice. Et pourtant, elle me parlait comme si je valais quelque chose. Comme si je comptais pour elle, alors qu’on ne se connaissait même pas. Peut-on diriger et aimer en même temps ? Comment faisait-elle ? J’avais vraiment envie de me jeter dans ses bras. Mais un bureau massif et une ridicule fierté m’en empêchait.
La réponse qu’elle me donna, après un autre de ses sourires, ne me satisfit que partiellement. Mais j’étais content, parce qu’elle avait été honnête avec moi. Elle m’avait donné une réponse d’adulte, et je lui en étais reconnaissant.
Toutefois… Tuer, ou être tué. Je ne pouvais imaginer ni l’un ni l’autre. Plus tard, je voulais être médecin et sauver des vies. Je ne pouvais pas en priver quelqu’un. Les nazis étaient peut-être les méchants de l’Histoire, ils restaient humains. Et leur ôter la vie ne la rendrait pas à ceux qui l’avaient déjà perdue. Et les nazis avaient peut-être des familles, eux aussi. Des petits garçons comme moi, qui ne pouvaient pas comprendre que leurs idéaux étaient corrompus puisqu’ils n’avaient jamais eu la chance de connaître autre chose. Serais-je capable de faire des orphelins et des veuves, si ma vie en dépendait ? Je ne pouvais pas mourir non plus. Je m’étais promis de survivre, coute que coute, après ma tentative de noyade. J’avais gravé cette promesse dans ma chair, je l’avais griffée sur le papier. Je ne pouvais pas tuer, je ne pouvais pas mourir.
Je haussais les épaules. Je laisserai le hasard choisir le moment venu, même si je ne croyais pas au hasard…
Madame Stevenson me demanda si j’avais d’autres questions. Je fermai les yeux un bref instant, pris une grande inspiration. J’avais plein de questions. Les autres enfants étaient-ils tous comme moi ? Allais-je pouvoir m’intégrer ? Y avait-il des filles, dans cet institut ? En quoi allaient réellement consister les cours ? Les enseignants étaient-ils à la hauteur ? Allait-elle me faire parler à quelqu’un de mes marques, sur mes poignets ? Et si je les décevais ? Et si je n’étais pas assez bien pour eux ? Allais-je être obligé de jouer au foot ? Et de manger des artichauts ? Allais-je avoir ma chambre pour moi ? Y avait-il des cours d’art ?
Je rouvris les yeux avant de me laisser noyer par toutes ces interrogations. Les réponses viendraient toutes seules, en temps voulu.

- D’accord. On verra, alors… Je… Vous avez du papier ?

Question rhétorique, nous étions dans un bureau. Elle me tendit une feuille blanche et un stylo, et je réfléchis un moment. Et je décidai de me contenter de trois lignes.
Je ne voulais pas forcément qu’elle le comprenne, c’était juste « comme ça ». Ma façon à moi de lui dire oui et merci en même temps, pour l’opportunité qu’elle m’offrait :

Tempêtes, Guerres et Larmes
Jusqu’à un matin
Nouvelle vie qui se profile

J’aurais eu un millier d’autres questions à lui poser. Mais je savais que les réponses viendraient en temps voulu. Pour l’instant, pour la première fois depuis mille ans, j’étais heureux.
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKMer 11 Juin - 23:53

À la question, pourtant fort simple, de la directrice, le petit garçon ferma doucement les yeux. Kathleen pouvait voir que son cerveau c’était mis à bouillonner. Cet enfant était étrange, comme l’étaient tous les autres après tout. Mais ce jugement n’était pas négatif. Que du contraire.

Mais finalement, sa réponse fut fort simple, quoique surprenante. Décidemment, ces enfants ne finiraient jamais de l’étonner.

Elle alla chercher un bout de papier qui trainait là, sur son bureau, et le déposa dans la main tendue du petit brun. Puis, supposant qu’Aaron voulait écrire quelque chose, elle lui donna également de quoi rédiger ce qui lui passait par la tête.

Le garçon réfléchit un instant, puis commença à griffonner quelques lignes, quelques mots que Kathleen réussi tant bien que mal à déchiffrer. En fait, elle ne comprenait rien puisqu’il s’agissait surement de norvégien. Cela lui fit d’ailleurs penser qu’elle devrait probablement trouver un professeur de norvégien pour le môme assis en face d’elle. Mais elle s’en occuperait dans la journée, qui s’annonçait longue, d’ailleurs.

Non, ce qui la troublait définitivement dans cette scène, ce n’était bien sûr pas les mots que le norvégien avait couché sur la feuille, puisque, aussi beaux étaient-ils, la femme ne pouvait pas les comprendre. Non, c’était ce sourire. L’enfant semblait heureux d’avoir atterri ici. Et ça rendait la femme contente. C’était réciproque. Elle avait envie de sérer ce bout d’chou dans ses bras, comme tous les autres, mais elle ne pouvait pas. Elle n’était pas leur maman. Elle s’occupait d’eux avec tout l’amour d’une mère, mais ce n’en était pas une. Ça avait été difficile à accepter, mais la dame s’y était fait. C’était comme ça.

Stevenson se leva de son siège et se dirigea vers la porte d’entrée pour que la visite commence. Programme habituel : les classes et le centre médical au rez-de-chaussée ; réfectoire et bibliothèque au premier, dortoirs au second. Éventuellement un petit tour dehors pour qu’Aaron puisse voir le lac, le centre de tir et la chapelle. Les rayons du soleil commençaient déjà à délicieusement pointer le bout de leur nez. Un temps délicieux pour jouer aux touristes dans le grand parc de l’Institut !

« Tu viens ? » une fois qu’elle se fût assuré que le petit avait bien fini son élan artistique sur sa page blanche. Il ne faut jamais interrompre un élan de créativité.

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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKJeu 12 Juin - 21:32

Elle s'était levée, et tenait grande ouverte la porte de son bureau, invitation à sortir soulignée par sa question. Rhétorique, d'ailleurs. Avais-je vraiment le choix? Et puis, je mourrais d'envie de découvrir l'endroit. Ma feuille pliée en quatre dans ma poche arrière, je me levai.
Rez-de-chaussée.
Hormis son bureau, il y avait une série de portes. J'appris que la plupart d'entre elles s'ouvraient sur des salles de classes, prévues pour un nombre d'élèves réduit. La directrice en ouvrit une, découvrant une petite salle vide, qui aspirait à la réflexion. Elle me signala la partie médicale de l'institut, en m'en épargnant la visite. Je ne doutais pas, toutefois, que j'allais devoir rencontrer ce personnel rapidement.
Premier étage.
Elle commença par me montrer le réfectoire, ouvert non-stop. L'odeur du repas qu'on y préparait me fit monter l'eau à la bouche. À une table, deux garçons discutaient vivement. Ils avaient l'air... rien, en fait, ils avaient l'air normaux. Alors qu'ils avaient probablement vécu des atrocités innommables. Mais là, dans cette cafétéria, c'étaient juste deux enfants qui parlaient. Mon envie de faire partie d'eux égalait la peur de ne pas arriver, et ce fut avec soulagement que je suivis ma guide hors de cette pièce.
Dans la suivante, par contre, je serai volontiers resté pour le reste de la journée. Jamais, je n'avais vu autant de livre au même endroit. Il y avait des tranches de toutes les tailles, et de toutes les couleurs. Je n'avais plus qu'à améliorer mon anglais, maintenant!
Deuxième étage.
Des dortoirs. Profitant du fait que celui dans lequel elle m'avait fait entré était vide, je me lançai à l'eau. Une question me trottait dans la tête, depuis notre discussion sur la mort. Une question cruciale, qui pouvait changer fondamentalement ma façon de voir cette femme. C’est peut-être pour cela que j'avais mis autant de temps à trouver les mots pour la formuler.

- Je ne veux pas être... impertinent, je crois que c'est le mot juste. Mais j'aurais une question plus personnelle à vous demander.

Je cherchai l'approbation dans ses yeux, mais fus incapable de déchiffrer ce qui se cachait derrière ses prunelles. Mon coeur jouait les locomotives dans ma poitrine. Je m'assis au bord du lit qu'elle avait désigné comme étant le mien.

- C'est sur le tuer. Vous avez déjà dû tuer des personnes?

Si j'avais été du genre rougissant, je serai probablement devenu écarlate. Ma question avait de quoi faire enrager quelqu'un. Mais je sentais que, avant de confier ma vie à cet endroit, j'avais besoin de savoir à qui j'avais affaire...
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKVen 13 Juin - 20:43

Le femme fit donc découvrir à l’enfant le lieu où il allait probablement passer les prochaines années de sa vie. Quoiqu’il devait encore accepter. Mais Kathleen avait peu de doutes sur ce fait-là. Que pouvait-il réellement faire d’autre ?

Oui, bien entendu, ils pouvaient l’envoyer dans un orphelinat pas trop loin. Mais ils étaient peu nombreux, et les enfants tournaient mal là-dedans. Pas que la femme ne blâmait les éducateurs, loin de là, ils faisaient ce qu’ils pouvaient les pauvres. Mais ces enfants étaient, au-delà d’être sans parents, différents du reste de la société. Kathleen, en tant que femme émancipée avant l’heure savait trop bien ce que cela faisait. Aussi, selon elle, ces enfants avaient besoin d’un encadrement particulier, qu’elle espérait être offert par le MIS. Ça demandait un travail de forcené, une énergie sans borne, une imagination sans faille, une capacité à s’adapter à toute situation possible et imaginable. La directrice était parvenue à ces qualités après de nombreuses années d’expériences, enrichissantes, mais terribles.

Le tour était le même que d’habitude, le petit garçon observa attentivement ; Stevenson pu particulièrement sentir son excitation à la vue de tant de livres à la bibliothèque. Son petit doigt lui disait qu’Aaron passerait beaucoup de temps ici, là où des enfants comme Matthias ou Gabriel iraient sans doute plutôt jouer dehors. Mais c’était bien ainsi, elle ne blâmait aucun des deux comportements, tant que tout le monde s’entendait bien. Elle était même convaincue que chacun avait quelque chose à apporter à ses compagnons.

Néanmoins, une fois arrivés dans le dortoir, vide à cette heure-ci puisque les autres finissaient de manger et se dirigeaient vers les classes de cours, le norvégien posa une question un peu embarrassante, mais sa timidité rendait la situation adorable. On lui avait déjà posé cette question… Qui ça ? Si ses souvenirs étaient bons, il s’agissait de Gaël. Elle avait noté la question dans le dossier de l’agent en question, pour pouvoir y réfléchir plus tard. Qu’un gosse de 8 ans vous pose cette question n’est pas anodin… Mais pas sans intérêt, loin de là. Elle ferait pareil ici, noterait cette question. Ce n’était pas un jugement. Mais ça pouvait toujours servir plus tard, sait-on jamais. Avait-elle déjà tué ?

« Aaron, sache qu’ici, tu peux poser toutes les questions que tu souhaites ! Si ce n’est des données confidentielles sur les missions. Mais on y reviendra plus tard ; l’heure d’aborder ce sujet n’est pas encore arrivé. »

Elle marqua une pause avec un sourire bienveillant. Non, elle ne comptait pas changer de sujet. Elle était bien décidée à répondre. Mais il fallait que le petit comprenne que l’atmosphère qui régnait à MIS était en avance sur son temps, comme le prouvait déjà la position de Kathleen dans l’Institut. D’autres questions sensibles – voire impensables – à l’époque, avaient déjà effleuré l’esprit de la femme. Et les réponses qu’elle y apportait étaient vraiment révolutionnaires ; sans doute mêmes choquantes pour la plupart des gens.

« Pour répondre à ta question. Non, je n’ai pas tué. J’ai déjà été confrontée à des situations où le risque était grand qu’un tel évènement arrive, mais à chaque fois, je m’en suis sortie sans devoir tuer personne. Ce n’est pas mon métier. C’est à toi de voir, Aaron, si tu ne veux pas tuer, tu ne seras jamais obligé de le faire. Mais c’est à toi d’avoir l’imagination et la ruse pour éviter de telles situations. Chose que nous, malheureusement, nous puissions garantir, surtout en temps de guerre. Tu comprends ? »
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKLun 16 Juin - 10:43

Elle prit le temps de réfléchir, avant de m’offrir une réponse. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait : offrir. Lorsque quelqu’un dévoile une petite partie de sa vie, si infime soit-elle, il vous fait un immense cadeau. Il vous offre sa confiance, son respect. Ces quelques fractions de secondes, ma question comme suspendue en l’air, mes yeux hésitant à scruter les siens ou détailler la pointe de mes baskets, je ne les oublierai jamais.
Elle me donna une réponse, sincère.
Non.
Je fus soulagé, même si, finalement, peu importait cette réponse, à présent.
Elle m'offrit aussi la possibilité de poser toutes les questions que je souhaitais.
Des larmes, stupides, me virent aux yeux. D’un geste rageur, je les essuyai avec le coin de ma manche droite. Pourquoi fallait-il que je me montre aussi sensible ? Elle n’avait pourtant rien dit pour provoquer des larmes.
Mais c’était juste… Sa façon de me parler. De me traiter comme si j’avais quatre et trente ans à la fois. Comme si j’étais un enfant, et son égal en même temps. Cela faisait tellement parfaitement écho avec ce qui se cachait tout au fond de moi. Sans le vouloir, elle avait entrebâillé une porte verrouillée depuis trop longtemps.
Celle de mon humanité.
Et j’eus subitement l’impression que, en restant ici, ce genre de choses arriverait plus souvent que je ne le pensais. Mais, aussi, qu’on me donnerait les armes nécessaires pour affirmer ce qui devait l’être, et barricader le reste.
J’avais quatre ans, et j’avais trente ans. J’étais un enfant, et j’étais son égal.
Cette femme devait être très intelligente, vu la position qu’elle occupait. Elle avait sûrement dû se battre pour acquérir autant de responsabilités. Elle avait sûrement vu plus de souffrance que je n’étais capable d’en imaginer. Je relevai la tête pour l’observer. Si je n’avais pas été aussi peu sûr de mes capacités de lecture humaine, réactivées depuis trop peu de temps, j’aurais cru discerner une petite lueur d’amusement dans ses pupilles.
Je réalisai que je n’avais rien répondu, plongé que j’étais dans mes réflexions. Une seule minute s’était écoulée, mais l’esprit n’a pas la même mesure du temps que nos montres. Ma réponse fusa, sans que je n’y ait pensé :

- Je comprends. Je comprends que des gens en tuent d’autres parce qu’ils pensent que c’est leur devoir, même si je ne peux pas comprendre ça. Je comprends que j’aurai le choix, dans certaines limites. Je comprends que, si je n’ai pas le choix, je ferai au mieux. Je comprends que, finalement, il n’y a aucun moyen de prévoir sa réaction face à la mort avant d’y avoir été confronté. Je comprends que c’est normal d’avoir de l’appréhension, et que le contraire serait monstrueux…

J’avais pris ma décision. Je voulais vivre ici. Parmi ces autres enfants, dans ces couloirs pleins de portes, dans ce dortoir plein de lits.

- Alors si vous êtes d’accord, si je suis assez bien pour ici… Je dois signer quelque chose ?
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKLun 16 Juin - 21:37

La réaction du petit fut surprenante, mais attendrissante. Kathleen n’avait qu’une envie, c’était de le prendre dans ses bras, de le bercer comme on berce un nouveau-né. Mais, à ses yeux, dans une structure militaire comme MIS, un tel comportement était légèrement déplacé. Aussi, elle se contentait de sourire le plus sincèrement et le plus chaleureusement possible. En espérant que cela suffise pour sécher ces larmes.

L’enfant mit du temps à réagir, mais Kathleen en prenait toujours pour s’occuper des nouveaux. À ses yeux, cela lui paraissait essentiel dans le processus d’intégration. Et puis, ça lui permettait de déjà réfléchir à ce qu’elle allait écrire dans son rapport. Et elle était sûre d’une chose : ce serait positif.
Enfin, il ouvrit la bouche et commença à parler. Tout avait l’air de se bousculer dans sa tête, parce que ses paroles étaient parfois contradictoires : je comprends, je ne comprends pas. L’essentiel est qu’il avait l’air d’avoir compris.

Il inspira fortement, puis finit par dire qu’il voulait bien rester ici. Fallait-il signer quelque chose?

« Bien entendu que je suis d'accord! Et oui, Aaron, tu dois signer quelques papiers, parce que tu dois accepter de changer de nationalité. Mais tu reviendras demain dans mon bureau pour qu’on s’occupe de tout ça tranquillement ; et je viendrai te chercher le moment voulu. En attendant, l’essentiel est que tu t’installes et que tu sois ici comme chez toi. Les autres vont bientôt arriver ici, tu pourras vite faire connaissance avec eux. Ils sont très gentils. Pour savoir quand tu dois être où, tu peux regarder dans les objets qu’on a déposé sur ton lit, il doit normalement s’y trouver un papier avec les horaires des journées. Si ce n’est pas le cas, ou si tu as l’impression qu’il te manque quelque chose, n’hésite pas à venir me voir dans mon bureau ! »

Petite pause pour s’assurer que tout allait bien.

« Tu as encore des questions ? » demanda-t-elle doucement, avec un ton rassurant.
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKMar 12 Aoû - 13:20

Un sourire passa furtivement dans les yeux de la directrice alors qu'elle répondait à ma question. Bon, je devais donc attendre le lendemain... Était-ce un test, pour voir si je m'intégrais assez vite? Du temps pour réfléchir en paix, observer les autres enfants, et savoir si je voulais vraiment faire ça? Ou juste de l'administratif, qui ne pouvait pas être réglé le jour même..?
Elle clôtura sa réponse avec des notions plus pratiques. Je ne doutais pas que l'organisation ici soit très performante, et que je n'aurais pas trop de mal à comprendre le fonctionnement. J'allais lui répondre d'un petit remerciement, mais elle reprit en me demandant, une fois de plus, si j'avais d'autres questions à poser.
Je secouai la tête, tout en lui offrant une réponse négative, suivie d'un "merci madame". Un curieux silence s'installa, comme si chacun attendait que l'autre ajoute quelque chose. J'entendais deux enfants se chahuter à l'étage du dessous. Je jetai un coup d'oeil par la fenêtre, mais ne pus voir à travers les rideaux. Finalement, j'attrapais les documents qu'elle avait désignés du doigt en les mentionnant un instant plus tôt, et les passai rapidement en revue, jusqu'à trouver une sorte de planning.
J'avais, en premier lieux, plusieurs tests à passer. Condition et performance physique, capacités mentales dans diverses branches, principalement. J'en déduisis que les cours qui suivraient seraient adaptés à ce que je pourrais montrer durant ces évaluations. Je reposai les feuilles sur l'édredon bleu clair et me retournai vers la directrice, qui semblait toujours attendre. S'était-elle perdue dans un souvenir? Je décidai de prendre la parole, plus pour briser le silence qui semblait s'être définitivement installé que pour dire quelque chose de vraiment pertinent.
- Euh... Merci encore de m'offrir cette chance. Tout me semble clair, à priori...
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWKMer 20 Aoû - 7:11

Peut-être la directrice l'avait-il coupé dans son élan, car le petit garçon avait brièvement ouvert la bouche, avant de la refermer. Toujours cette politesse obligatoire ! Mais finalement, elle l'avait sans doute devancé dans une formule de remerciement ou quelque chose comme ça, parce qu'Aaron finit par prendre secouer la tête en disant « merci ».

Un silence timide s'installa. Stevenson se contentait d'observer l'enfant en face d'elle – elle devrait écrire un rapport sur l'accueil par après – qui lui, ne semblait pas trop savoir que faire. Il finit donc par aller chercher les papiers que la femme lui avait désigné un peu plus tôt. Le Norvégien (il n'avait pas encore changé de nationalité) jeta un rapide coup d’œil à tout le blabla écrit avant de tomber sur son horaire composé de deux pages : l'horaire du lendemain, qui comportait un court volet administratif, une visite médicale dans le bloc approprié, un passage chez le psy, et enfin des tests physiques et intellectuels pas bien méchants pour voir où il en était à peu près. Rien d’éreintant au programme, le pauvre aurait le PEI pour se mettre à jour de toute façon; la deuxième page était son horaire hebdomadaire avec tout ses cours, qu'il devrait suivre à partir de l'après-lendemain.

Il finit par relever la tête vers Kathleen pour finalement pouvoir la remercier, et arracher encore un sourire à la directrice – plus sensible qu'elle ne le croyait devant des petits enfants. Il était l'heure de se retirer à présent. La directrice de l'Institut avait encore beaucoup à faire.
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MessageSujet: Re: Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!    Tu es rudement bien tombé... dans les pommes!  G1oWK

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